Madeleine Langlois tire sa révérence : « Il est temps de laisser la place aux jeunes » 

Par Frédérique Maysenhoelder 

Madeleine Langlois quitte l’enseignement au sein de l’UdeS après 30 ans comme chargée de cours à la FLSH.

Après plus de trente ans d’enseignement comme chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, Madeleine Langlois prendra sa retraite du milieu universitaire à compter de septembre prochain. Elle n’en reste pas moins active : elle continuera de travailler comme réviseuse de textes, notamment au Centre d’élaboration des moyens d’enseignement du Québec (CEMEQ) et à la maison d’édition Somme toute, affiliée au journal Le Devoir 

Pendant sa carrière à la Faculté des lettres et sciences humaines, elle a enseigné plusieurs cours fondamentaux en langue française, dont FRA101 – Français essentiel, COM123 – Norme et analyse et COM211 – Grammaire avancée. Elle quitte l’Université avec le sentiment d’avoir transmis ce qu’elle avait de plus précieux : son savoir et sa passion pour la langue. « Ce qui m’a motivée toutes ces années, c’est le plaisir de communiquer mes connaissances à des personnes qui en savent un peu moins, et de les amener à un niveau supérieur », confie-t-elle, visiblement émue. « Ça va être quelque chose de quitter ce milieu-là. En comptant mes années d’études, ça fait 38 ans que je me promène dans les couloirs de l’UdeS. » 

Une enseignante marquante 

Les étudiantes et étudiants qui ont eu la chance de suivre ses cours en gardent un excellent souvenir. Christian Tene, étudiant au baccalauréat en traduction professionnelle, l’a eue à la session d’hiver 2025 pour le cours COM123 – Norme et analyse. « On pense connaître la grammaire, mais on découvre qu’il y a encore tellement de choses à apprendre. Son enseignement est clair, structuré et interactif », raconte-t-il. 

Une autre étudiante au baccalauréat en communication appliquée, souhaitant conserver l’anonymat, souligne à quel point ce cours a eu un impact durable sur sa confiance en soi : « On peut toujours s’améliorer. Ce cours m’a vraiment aidée à renforcer mes compétences en écriture. » 

Tous deux saluent le style d’enseignement rigoureux de Madeleine Langlois. « Elle est très organisée, on sent qu’elle sait où elle s’en va, c’est rassurant », ajoute l’étudiante. Christian, lui, note sa patience et sa capacité à bien gérer un grand groupe. « Son cours était très vivant, surtout pendant l’analyse de phrases. » 

Ils s’accordent également sur la pertinence des apprentissages pour leur avenir professionnel. « Même s’il y a beaucoup de règles à retenir, le recueil du cours est très bien fait. C’est devenu pour moi un outil de référence », affirme Christian. 

Trois décennies de changement 

Interrogée sur l’évolution de l’Université, Madeleine se remémore ses débuts : « Quand j’ai commencé, il n’y avait pas d’ordinateurs, pas de courriels, pas de Moodle. On allait voir le professeur en personne. Les groupes étaient plus petits et les échanges plus conviviaux, car les étudiants n’étaient pas rivés à leurs téléphones. » 

Un moment marquant de sa carrière ? La pandémie de COVID-19. En 2020, elle donnait un cours à 160 étudiants dans la salle Maurice-O’Bready du Centre culturel. « J’étais la seule à pouvoir donner un cours de trois heures en présentiel. Les étudiants étaient éparpillés dans la salle. C’était un moment inoubliable. » 

Une retraite active… et bien méritée 

Même si elle tourne la page de l’enseignement universitaire, Madeleine Langlois ne compte pas rester inactive. « J’ai l’intention de continuer à travailler comme réviseuse de textes, et j’aimerais voyager, visiter l’Europe », dit-elle avec un sourire. 

À celles et ceux qui prendront sa relève, elle offre un conseil empreint de bienveillance : « Soyez indulgents envers vous-mêmes. Tant que vous n’avez pas donné un cours trois fois, donnez-vous une chance. » Et lorsqu’il est question des commentaires étudiants à la fin de la session, elle rappelle : « Il faut en prendre et en laisser, et s’accrocher aux commentaires positifs. » 

Madeleine Langlois quitte les salles de classe, mais l’empreinte qu’elle laisse dans la mémoire étudiante et dans la culture de l’Université de Sherbrooke est marquante. Elle incarne une génération d’enseignantes dévouées, pour qui la transmission du savoir est bien plus qu’un métier : c’est une vocation. 


Source : Université de Sherbrooke

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