Les universités déçues du budget 2025-2026, surtout Sherbrooke 

Par Justine Danis 

Le budget 2025-2026 annonce une baisse de 0,7 % des dépenses aux universités. 

Si le secteur de la culture n’a pas subi de grandes turbulences lors de la présentation du nouveau budget 2025-2026 du gouvernement du Québec, ce n’est pas le cas pour les études supérieures. On annonce effectivement des coupes budgétaires dans le réseau universitaire. 

Par une diminution de 0,7 % des dépenses, les universités n’auront aucun autre choix que de procéder à des coupures. En plus de l’imposition des quotas pour les étudiants internationaux, les universités devront réduire leur capacité d’accueil de 20 %.  Pour le secteur de l’enseignement supérieur au complet, le budget annonce une augmentation de 2,1 % qui ne couvre pas l’équivalence du taux d’inflation estimé à 2,4 % (excluant les aliments et l’énergie) selon le même budget.  Pourtant, lors du budget dernier, le gouvernement du Québec avait annoncé une augmentation de 5,8 %, engendrant des répercussions de revenus relativement importants pour les universités. Ces deux nouvelles ont été annoncées à près d’un mois d’intervalle, ce qui rend la direction des universités plutôt mécontente. 

« L’UdeS a augmenté ses cohortes pour répondre à la demande du gouvernement et aux besoins de la population du Québec, il serait cohérent que ce même gouvernement lui donne les moyens d’embaucher le personnel enseignant et de fournir des locaux adéquats à ses étudiantes et ses étudiants », évoque le recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette, lors du communiqué en réponse à cette annonce. 

Le mot à retenir c’est déception. Le bureau de la coopération interuniversitaire (BCI) n’a pas hésité à l’utiliser, tout comme l’Université de Sherbrooke. Effectivement, ce gel imposé par le nouveau budget résultera à des coupures dans les réseaux de chaque université. Le BCI indique que c’est sans issue, puisque les universités devront elles-mêmes couvrir l’augmentation des frais due à l’inflation. Sans oublier que les universités se doivent de respecter les ententes salariales préalablement négociées, ce qui ajoute une pression considérable sur la prochaine planification budgétaire à venir. 

Conséquences ? 

Est-ce que c’est la communauté étudiante qui sera le plus touchée par les coupures ? Est-ce que les projets d’infrastructures devront être mis sur pause ? Est-ce que des projets de recherches vont se voir moins financés ? 

On peut conclure que le prochain recteur, Jean-Pierre Perreault, qui entre en fonction dès le 1er juin, aura du pain sur la planche. Devra-t-il abandonner certains des projets, comme la construction d’une nouvelle bibliothèque sur le campus ? 

Le plan québécois des infrastructures (PQI) 2025-2035 a été dévoilé le 25 mars 2025. Celui-ci prévoit un investissement record de 164 G$, et ainsi un rehaussement de 11,0 G$ comparativement au plan antérieur PCI 2024-2034. Dans ce plan, le gouvernement propose un investissement de 918,9 M$ dans le réseau des études supérieures, soit universitaire et collégial. Cette somme est répartie en trois ; 521,3 M$ pour le secteur collégial, 319,3 M$ pour le secteur universitaire et finalement 78,4 M$ pour l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). 

On peut penser à un certain soulagement pour les universités, sauf pour Sherbrooke. Effectivement, certains des projets de l’Université n’ont pas été considérés dans le PQI de 2025-2035. 

« Aussi, la communauté devra encore patienter avant de procéder à la construction de nouveaux pavillons nécessaires à sa croissance sur son Campus principal, son projet de pavillon interfacultaire d’apprentissage et d’enseignement innovants n’ayant pas été retenu au plan québécois des infrastructures, malgré le besoin et la pertinence reconnus par le ministère de l’Enseignement supérieur depuis déjà plusieurs années », mentionne le communiqué de presse de l’UdeS suite au dépôt du nouveau budget 2025-2026. 

Une réponse de la ministre de l’Enseignement supérieur 

Sur Facebook, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a fait une publication remerciant Éric Girard, ministre des Finances pour le nouveau budget, où elle mentionne : « On continue d’améliorer nos infrastructures, de soutenir les étudiants et de stimuler la recherche et l’innovation, malgré un contexte d’incertitude. » Tout en réitérant que l’enseignement supérieur est une priorité pour le gouvernement caquiste. 

Les cégeps tout autant déçus 

La présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps, Marie Montpetit, en pleine tournée régionale, s’est arrêtée au Cégep de Chicoutimi. Une conférence a été organisée avec les quatre autres directeurs généraux des cégeps de la région. Lors de celle-ci, Mme Montpetit mentionne que le nouveau budget 2025-2026 n’est pas très convaincant et risque de fragiliser davantage le réseau du cégep. La Fédération des cégeps avait demandé au gouvernement une somme de 600 millions pour la prochaine année. En plus de ne pas octroyer le montant demandé, celui-ci a été réparti sur les dix prochaines années. On parle ici de 523 millions sur une décennie. 

« C’est un budget très décevant et préoccupant avec une hausse budgétaire de seulement 2,1 % pour l’enseignement supérieur. On estime qu’il y a 24 000 étudiants supplémentaires attendus dans les cinq prochaines années, ce qui va mettre une pression sur le réseau. Les infrastructures aussi sont vieillissantes, il y a beaucoup de pression sur l’entretien aussi », allègue Marie Montpetit. 

Est-ce que le gouvernement caquiste souhaite faire des promesses d’une plus longue durée pour ne pas risquer d’entacher ses chances aux prochaines élections ? 


Source : LinkedIn Pascale Déry

Justine Danis
Cheffe de pupitre CAMPUS at Journal Le Collectif  campus.lecollectif@USherbrooke.ca   More Posts

Dynamique et avide de nouvelles aventures, elle plonge avec enthousiasme dans le Collectif en tant que cheffe de pupitre pour la section Campus. Grande passionnée de la vie universitaire, ce poste est pour elle l’occasion rêvée. Après avoir gradué au baccalauréat en science politique, elle entame une maîtrise en communication marketing, afin d’enrichir son expérience acquise dans le secteur municipal. Elle saura mettre en lumière l’Université de Sherbrooke, en romantisant ou en démontrant la réalité du campus d'une manière unique et captivante. Vous découvrirez le campus comme vous ne l'avez jamais vu. 

 

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