Le syndicat des personnes enseignantes de l’UQAM lance une grève 

Par Rémi Brosseau-Fortier 

Le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’Université du Québec à Montréal (SPPEUQAM-CSN) a annoncé le déclenchement d’une grève débutant le 3 février.

Le 9 janvier, le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’Université du Québec à Montréal (SPPEUQAM-CSN) a annoncé le déclenchement d’une grève le 3 février 2025. Regroupant les personnes enseignantes contractuelles de l’UQAM, le syndicat met en application le mandat de grève voté à 86 %, obtenu lors de son assemblée générale du 2 décembre dernier. Les revendications concernent la reconnaissance et la rémunération du travail supplémentaire exigé par l’enseignement des cours virtuels. 

Selon un communiqué publié par le syndicat le 9 janvier, cette grève est la conséquence de « l’immobilisme de la partie patronale » après une année de négociations infructueuses. Les discussions achoppent sur la charge de travail associé à la préparation et à l’encadrement des cours en ligne. Ils dénoncent aussi le deux poids, deux mesures arbitraire relativement aux conditions de travail des enseignants permanents et des contractuels. Les revendications du SPPEUQAM-CSN visent l’établissement de balises pour le développement de l’offre des cours en ligne ; la limitation de la taille des classes virtuelles afin que les cours demeurent à l’échelle humaine et l’amélioration des conditions des personnes chargées de cours.   

La direction de l’UQAM souhaite maintenir les méthodes d’enseignement en vigueur depuis la pandémie de Covid-19, car cela permet d’accueillir plus de personnes étudiantes dans un contexte de compression et d’austérité financières dans le domaine de l’enseignement supérieur. Depuis la fin de l’année 2024, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) poursuit une politique d’apparente austérité en coupant jusqu’à 60 % dans les budgets d’entretien des cégeps et des universités.  

Regroupant plus de 2 100 chargés de cours, le personnel enseignant du syndicat donne plus de 60 % des cours du premier cycle. Ainsi, les professeures et professeurs prévoient tenir des lignes de piquetage aux entrées de l’université pour empêcher la tenue des cours jusqu’à ce que la partie patronale formule une offre plus convaincante.  

Le président SPPEUQAM–CSN, Olivier Aubry, souligne que le syndicat demeure ouvert à la reprise des négociations jusqu’au début de la grève. En entrevue avec Noovo le 9 janvier, ce dernier a affirmé que « nous annonçons la date de déclenchement de la grève plus de trois semaines à l’avance pour que tout le monde puisse s’y préparer, mais aussi pour donner la chance à la direction de revenir à la table avec des offres sérieuses qui répondent aux demandes réalistes du syndicat sur le plan pédagogique»

Des appuis majeurs 

L’ensemble des syndicats membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) ont donné leur appui aux personnes chargées de cours de l’UQAM. Il en va de même pour le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN dont les membres sont « solidaires à 100 % » avec la cause du SPPEUQAM–CSN, selon la présidente Dominique Daigneault.  

Selon la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’enjeu des conditions de travail adéquates pour l’enseignement en ligne touche l’ensemble de la profession de personnes enseignantes et de professeures. Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, les demandes du SPPEUQAM-CSN sont « justes et raisonnables » et cette dernière souhaite que la nouvelle chancelière de l’UQAM, Pauline Marois, intervienne afin que ce conflit de travail soit l’occasion de « mettre la technologie au service de l’humain et non l’inverse ». 


Crédits: Alice Young-Montreal campus

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