Par Sarah Gendreau Simoneau

Dans son balado Des bulles familiales, Mary-Pier Lampron explore les aspects positifs de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en échangeant avec une foule d’acteurs du milieu ou reliés à celui-ci afin d’en apprendre davantage et de déconstruire certains préjugés.
Mary-Pier Lampron, étudiante en travail social, souligne l’importance de mettre en lumière tous les gens qui gravitent autour de la protection de la jeunesse, que ce soit des familles d’accueil, des ex-placés, des professeurs d’université ou des personnes dans le milieu communautaire.
« L’idée à la base que je me faisais de la protection de la jeunesse, versus la réalité, c’était totalement différent. J’avais des biais négatifs. Je me suis rendu compte que peut-être plusieurs personnes sont comme ça, alors j’ai voulu créer ce balado pour mettre en lumière la beauté que j’ai vue à travers mon parcours », explique Mary-Pier.
Cette mère monoparentale exclusive aborde à travers Des bulles familiales les différentes familles d’accueil qui existent, les expériences de certaines personnes, les aspirations à vouloir travailler dans ce milieu, les études sur ce domaine et le processus de la DPJ.
« Une étudiante de mon programme m’a aussi accordé une entrevue où elle m’explique qu’elle a travaillé à la DPJ et que son père travaille également à la DPJ. Souvent, les gens ont des préjugés et ne veulent pas travailler là, mais cette histoire-là démontre de quoi de familial, je trouve ça beau. »
La directrice de la Maison Stéphane Fallu est venue faire une présentation de l’organisme. Il s’agit d’un milieu de vie où des chambres sont aménagées afin d’accueillir des jeunes qui se retrouveraient à la rue une fois adultes. Stéphane Fallu, qui a lui-même une expérience personnelle au sein de la DPJ, a accepté de prêter son nom à la maison et participe activement à sa création en plus de siéger sur le conseil d’administration. Pour le moment, la maison comporte six chambres pour garçons. Une extension est cependant prévue pour aménager six chambres pour filles.
Mary-Pier Lampron trouve important de préciser sur tous ces aspects afin de déconstruire ce à quoi nous référons automatiquement lorsque nous parlons de DPJ. « C’est un sujet large et important. La plupart des gens ne connaissent pas tout ça, c’est un milieu fermé. Quand on n’est pas dedans, on ne peut pas comprendre. On entend souvent plus le négatif de tout ça. »
Toujours plus d’ambition
Le but de Mary-Pier, en plus de sensibiliser à la cause et de faire connaître toutes les ressources se rattachant à la protection de la jeunesse, serait de créer un organisme, des habitations psychosociales.
« Quand les jeunes sortent des centres jeunesse, à 18 ans, c’est difficile pour eux. J’aimerais faire ce genre d’habitation afin d’y œuvrer en tant que travailleuse sociale à temps plein pour les aider. On est accompagnés en ce moment par le pôle d’entrepreneuriat collectif de l’Estrie, on a un conseil d’administration et on est en train de faire nos lettres patentes », raconte l’étudiante.
Selon elle, plusieurs organismes ne sont pas spécialisés dans la clientèle DPJ. C’est pourquoi elle désire s’impliquer davantage dans quelque chose de plus spécifique.
Retombées intéressantes
Des bulles familiales est là pour déstigmatiser la DPJ, pour que les gens aient envie d’aller travailler avec cette clientèle, pour qu’ils aient envie d’étudier en travail social, pour qu’ils connaissent toutes les ressources nécessaires.

« Certains intervenants de la DPJ m’ont écrit pour me remercier de faire rayonner les organismes et les personnes qui y contribuent. Des auditeurs et des auditrices aussi m’écrivent pour me mentionner qu’ils ont appris des choses et pour me féliciter d’offrir un point de vue différent. »
C’est notamment pour ces raisons que Mary-Pier Lampron a déposé une candidature à Forces AVENIR. « Le but de mon balado, c’est d’apprendre, c’est d’éduquer les gens là-dessus et qu’ils soient fiers qu’on ait accès à ça. J’aime pouvoir redorer l’image de la protection de la jeunesse parce que moi, je la vois belle. »
Moins d’un an après le lancement du balado, Mary-Pier compte déjà 660 lectures réparties sur 12 épisodes. Pour écouter Des bulles familiales, rendez-vous sur le site web.
Crédits : Mary-Pier Lampron et CFAK