De l’université jusqu’aux projets de pipelines 

Par Fiona Couillard-Tousignant, membre du Front d’Action Collective 

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Saviez-vous que les cinq grandes banques sont omniprésentes sur le campus de l’Université de Sherbrooke? Qu’il s’agisse de bureaux et de guichets, mais aussi d’investissements, de lobbying ou encore à travers diverses instances de l’administration, la présence des géants de la finance se fait ressentir dans les orientations, les décisions et le paysage de l’Université de Sherbrooke.  

La journée Banks Off Campus qui se déroulera le 20 mars, sert de rappel et de sonnette d’alarme face à ce phénomène.  

Pourquoi s’inquiéter de la présence des cinq grandes banques? 

Il est pertinent de souligner cette dynamique en raison du bilan catastrophique de ces institutions en ce qui concerne l’environnement et les finances responsables. Selon le Banking on Climate Chaos report, les cinq grandes banques du Canada ont investi 16,7 milliards de dollars américains dans l’industrie du gaz naturel liquéfié et plus de 56 milliards de dollars américains dans les compagnies d’énergies fossiles, et ce, uniquement pour l’année 2023. À travers le pays, la présence de ces grandes banques, telles que Banque CIBC, Banque TD, RBC, BMO et Banque Scotia sur les campus des universités crée de la friction avec les groupes environnementaux et bien plus encore. Le 20 mars, le mouvement Banks Off Campus sera présent partout au Canada pour vous parler de l’impact de ces banques sur l’environnement. Ils seront, notamment, à l’Université de Sherbrooke. 

La journée Banks Off Campus est un mouvement national qui demande aux banques de quitter les campus, mais aussi plus largement de cesser le financement des projets Prince Rupert Gas Transmission pipeline, Ksi Lisims, Coastal GasLink Phase 2 et de tout autre projet d’énergie fossile et de gaz naturel liquéfié. Sa dernière demande est de respecter le consentement préalable, libre et éclairé des communautés autochtones dans les projets affectant le territoire. Le 20 mars, plusieurs groupes étudiants participeront aux actions du mouvement national pour partager ce message avec l’espoir de conscientiser leur communauté locale et faire pression sur les banques. 

Les milieux universitaires entretiennent des liens avec les banques sous diverses formes, comme des bureaux de conseillers, des guichets automatiques, des partenariats dans la recherche ou à travers l’investissement d’actions dans les banques. À l’Université de Sherbrooke, nous avons notamment un bureau de Desjardins, des bourses au nom des banques BMO, Scotia et TD, un centre d’expertise universitaire en santé mentale de RBC et des dons de la part de CIBC pour poursuivre les activités de la Fondation du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Ces banques se retrouvent dans nos facultés et dans notre système administratif, ce qui soulève chez les étudiants de Banks Off Campus des inquiétudes sur leur influence dans les décisions administratives. 

Qu’est-ce que le mouvement peut accomplir? 

Les mouvements étudiants qui se sont attaqués aux liens entre les universités avec des institutions problématiques se sont auparavant soldés par des réussites. Citons, par exemple, les revendications propalestiniennes de l’été 2024 qui ont amené l’Université de Sherbrooke à rompre publiquement son partenariat avec l’institution Sami Shamoon College of Engineeering en Israël.  

Les actions de Banks Off Campus auront lieu sur plus de 15 campus. Chaque lieu s’engage à des tactiques différentes, mais toujours sous le même message : les étudiants et étudiantes ne veulent pas d’une université qui a des partenariats avec des banques. Elles sont des menaces pour l’environnement et la démocratisation des institutions. 


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