Par Gabriel D’Astous, corédacteur en chef de la revue Cavale
Pendant que nos voisins du sud tentent de bannir les arts et les lettres queers, un livre de bibliothèque à la fois, la revue littéraire et artistique Cavale de l’Université de Sherbrooke souhaite souligner que l’identité des personnes issues de la communauté LGBTQIA2S+ est menacée par une mouvance extrémiste internationale. Dans ce contexte, Cavale va continuer de lire et écrire queer. La queeritude est, pour nous, une revendication de cette queerness réprimée et un cri de guerre pour une culture et une littérature inclusives.
L’expression coule dans les mots. Dans les veines. Dans les micros ouverts au Boq. La queeritude, selon nous, ce n’est pas juste un statement, mais une façon de revendiquer et de montrer, par l’art et les mots, une expérience de vie unique dans un monde qui ne cesse de changer. Bien qu’on lise et que l’on continue d’écrire queer, la politique devient de plus en plus incendiaire et destructrice au regard de notre queeritude mutuelle. Il est alors essentiel pour la revue et ses membres de réaffirmer son engagement et son soutien envers la communauté.
L’année dernière, Cavale a participé à l’organisation de la fierté à Sherbrooke en septembre, Fière la Fête, avec son événement de lancement littéraire pour son numéro Sexe. L’événement a accueilli plus d’une centaine de personnes participantes et a permis à dix artistes queers, et alliées, de lire sur la scène du Boquébière. La revue se veut un espace sécurisant pour les artistes queers. C’est pourquoi la thématique de son nouvel appel de textes vise à célébrer la diversité sexuelle et de genre sous toutes ses formes : Queeritudes. Notre nouvel appel à textes ne se veut donc pas uniquement littéraire : il s’agit aussi d’un acte politique, d’une invitation aux communautés marginalisées à prendre la place qui leur revient dans la société.
Cavale reste néanmoins une revue avant tout littéraire. Notre comité éditorial s’est donc réuni pour vous présenter diverses œuvres LGBTQIA2S+ québécoises et canadiennes qui nous semblent essentielles à lire et à encourager.
Les étoiles comme des petits poissons, Casey Plett (2025)
Les étoiles comme des petits poissons, c’est le portrait honnête et brut du quotidien d’une femme transgenre dans la trentaine, dans ce qu’il y a de plus beau et de plus dur. Une nouveauté à découvrir à tout prix!
Queues, Nicholas Giguère (2017)
Giguère nous offre une poésie crue et débridée, dans laquelle le rapport avec son homosexualité et ses désirs sexuels y est mis de l’avant sans gêne et sans compromis. Qu’elle vous choque ou vous attise, la plume du poète et enseignant à l’Université de Sherbrooke ne cessera de vous surprendre.
Jonny Appleseed, Joshua Whitehead (2018)
Whitehead explore la bispiritualité et la sexualité vécue d’une perspective autochtone dans une société canadienne ethnocentrique. Une lecture essentielle pour toute personne souhaitant mieux comprendre la complexité des identités de genre et sexuelles.
Crédits : Alex BG
