Par Olivier Normandin
Ce n’est un secret pour personne, depuis quelques années, le Québec fait face à une crise du logement. Cette situation entraine des répercussions sur plusieurs groupes de la société : personnes en situation de précarité financière, jeunes familles voulant accéder pour la première fois à la propriété, aînés dans le besoin, etc. Mais un groupe est souvent oublié quand on parle d’accessibilité au logement : la communauté étudiante.
Malgré le fait que Sherbrooke n’est pas une aussi grande ville que Montréal ou encore Québec, celle-ci est nettement touchée par la crise du logement. En effet, lorsque le marché de l’habitation est stable, le taux d’inoccupation d’une ville se situe aux alentours de 3 %, or depuis quelques années déjà, à Sherbrooke, ce chiffre se situe en dessous de 1 %, ce qui est critique. Comme Sherbrooke est une ville universitaire, il est donc évident que les étudiants sont frappés de plein fouet par cette crise.
Déjà en 2022, la situation était préoccupante. L’Université de Sherbrooke, consciente à cette période qu’une partie de ses étudiants avaient de la difficulté à se loger, avait interpellé son personnel afin de trouver des logements potentiels à la population étudiante ayant de la difficulté à se loger. En 2023, cette initiative fut reconduite, mais cette fois-ci, face à l’ampleur de la crise, c’est l’ensemble de la population sherbrookoise qui fut interpellée.
La situation ne semble pas s’améliorer alors qu’un rapport produit en 2024 par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) dévoilait que le loyer des étudiants a augmenté de 18 % entre 2021 et 2023. Ces chiffres sont d’ailleurs comparables à ceux enregistrés à Montréal sur la même période. À noter également que les résidences universitaires de l’Université de Sherbrooke ne répondent pas à la demande. En effet, lors des renouvellements, les 700 chambres disponibles sont presque instantanément remplies. De ce fait, des centaines de personnes se retrouvent sur la liste d’attente.
Les causes du problème sont multiples, cependant un constat est clair : il manque de logements abordables pour les populations vulnérables de la ville. Ce manque de logement oblige les personnes étudiantes à faire des sacrifices. Par exemple, on dépense plus pour un logement, ce qui augmente souvent l’endettement étudiant, ou encore on habite dans une collocation nombreuse, ce qui ne permet souvent pas de créer un climat d’étude propice. Dans tous les cas, le stress des personnes étudiantes est augmenté et leurs nerfs sont à rude épreuve.
Une initiative qui donne espoir
Heureusement, certains groupes s’attardent à l’enjeu. Par exemple, les Habitations Équerre de concert avec le Groupe Custeau ont annoncé en octobre 2024 la construction de 57 logements abordables. Pour que cette initiative voie le jour, ceux-ci ont accepté de laisser du profit potentiel sur la table, et ceci, pour le bien de la population.
Pour conclure, sachant à quel point le stress financier peut avoir un impact sur un individu, on ne peut que souhaiter que cette situation s’améliore pour que nos chers étudiants puissent se concentrer à 100 % sur la réussite de leurs études.
Source: Université de Sherbrooke