Par Sebina Jankovic, Elena Naggiar et Vanessa Racine
CONTRE
Dans le rythme effréné de la vie d’un étudiant universitaire, se faire un lunch quotidiennement peut relever d’un vrai tour d’organisation. Plusieurs étudiants doivent recourir à une solution de dépannage lorsque leur ventre est vide et que leur boite à lunch est restée sur la table de cuisine à la maison. Mais où se nourrir sur le campus?
À l’Université de Sherbrooke, la coopérative de solidarité café CAUS détient l’exercice exclusif de tous les points de vente alimentaires depuis plusieurs années. «Le Collectif» s’est donné pour mission cette session de prendre le pouls de la communauté étudiante concernant ce sujet. La question posée était fort simple : « Quelle est votre opinion sur le café CAUS ? » Nul besoin d’en dire plus! Les élèves concentraient majoritairement leur réponse autour des prix. Le budget étant un sujet chaud pour maints étudiants, on se reconnait tous quand vient le temps de parler d’économie. Les critiques furent variées.
« Le café CAUS offre une grande variété de produits, c’est très bon, mais malheureusement, on ne peut avoir un repas complet en dessous de 11,00 $ ».
« Les prix sont exorbitants, la nourriture est ordinaire ».
« J’ai aussi étudié à l’Université Laval et je pouvais avoir un café pour aussi peu que 0,50 $. On est loin du (1,80 $) exigé ici ».
« Je dois souvent me contenter d’une collation, car les prix me découragent d’acheter plus ».
De plus, ce que les étudiants déplorent c’est que l’Université ne tient pas compte des plaintes. Cela fait plusieurs années que la population estudiantine critique le monopole qu’exerce le café CAUS pour tous les services alimentaires rendus sur le campus et que l’Université ne modifie pas leur contrat.
« L’université a renouvelé le mandat du café CAUS en se fermant les yeux sur les revendications étudiantes ».
« C’est dommage que l’Université nous impose ce choix. Ils profitent du fait que le campus ne soit proche de rien et ne nous offrent aucune alternative en plus. Personnellement, je ne mange jamais là, je n’en ai pas les moyens! »
Certains ont même effleuré le terrain de la qualité offerte par la coopérative. En effet, il semble que la fraicheur ne satisfasse pas toujours la clientèle.
« La nourriture n’est pas toujours fraiche, mais on vend de la bière! Je n’ai jamais vu d’autre cafétéria universitaire en offrir! »
« Ça ne me dérangerait pas de payer 5,00 $ pour un sandwich, mais j’apprécierais qu’il en vaille le prix ».
Bref, devant ce nombre élevé de critiques, il est navrant que la direction universitaire conserve une position ferme et reste les bras croisés. Il serait intéressant d’explorer les options d’une cantine joignant l’écologique et l’économique, car pour l’instant, plusieurs se demandent : à quand un repas complet abordable ?
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POUR
Les discours des universitaires sur les services du café CAUS sont mitigés ; certains se disent satisfaits, d’autres, très insatisfaits, et certains disent même ne pas fréquenter les cafétérias du campus, comme on l’a vu plus haut. Pourquoi cette relation tendue entre le café CAUS et les étudiants ?
Rappelons que le café CAUS offre ses services alimentaires un peu partout sur le campus principal de l’Université de Sherbrooke (facultés d’administration, de génie, des sciences, des lettres et sciences humaines et de droit) ainsi que sur le campus de la santé (faculté de médecine et pavillon de la recherche avancée sur le cancer).
Pour démystifier l’origine de cette tension entre les universitaires et le café CAUS, nous vous présentons ici quelques points de vue en faveur du café Caus.
Une question de prix
Plusieurs sont d’avis que les prix pour la nourriture et les breuvages sont trop élevés. Pour la plupart des étudiants ayant répondu au sondage, la facture pour un sandwich et une salade, par exemple, ne reflète pas leur réalité financière. En tant qu’étudiant, le budget est serré et calculé ; ils ne peuvent donc pas se permettre de payer cinq repas par semaine moyennant chacun une somme de 12 $.
Toutefois, les étudiants sont conscients que des aliments frais coutent cher. Et d’ailleurs, quelques-uns sont d’avis que les plats du jour, qui sont offerts à la cafétéria principale, reviennent à un bon prix. En effet, l’assiette seule revient à près de 6 $ et est d’une portion raisonnable pour les appétits moyens (on ne parle pas ici des sportifs qui en mangeraient plus!). Pour ce qui est des sandwichs emballés, leur cout varie entre 4,25 $ et 5,25 $, ce qui n’est pas si mal pour une petite fringale.
Par ailleurs, certains se plaignent du montant minimal de 5 $ requis afin de pouvoir acquitter leur facture par débit. Mais, dites-moi vraiment quel repas on trouve en bas de 5 $! Gardez votre petite monnaie pour un café ou amenez-en un dans une tasse réutilisable le matin, voilà notre conseil.
Pas assez de choix dans certaines facultés
Bien que la cafétéria centrale offre un vaste choix de repas chauds et froids, ce n’est pas le cas pour certaines facultés. Les étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines trouvent que leur cafétéria est pauvre en choix comparativement à la cafétéria centrale. Par contre, plusieurs étudiants considèrent les cafés CAUS dans les facultés comme « des petites cafétérias qui existent pour dépanner », et ils ne se privent pas de marcher quelques minutes pour arriver à la cafétéria centrale. Tout de même, certains mettent de l’avant l’idée d’avoir un bar à salades et à pâtes comme au café Gigi, situé à la faculté de droit, qui est un service assez intéressant. Les universitaires sont, toutefois, conscients que certaines facultés n’ont pas les installations adéquates pour offrir autant de choix qu’à la cafétéria centrale.
Par ailleurs, les étudiants ayant certaines restrictions alimentaires, notamment des allergies et des intolérances, ont remarqué que depuis quelque temps, le café CAUS a bonifié son menu et offre dorénavant des produits qui répondent plus à leurs critères.
Valeur sure
Même si les étudiants voudraient que le café CAUS révise ses prix et augmente la variété des aliments offerts, beaucoup s’entendent sur une valeur sure : les muffins.
Selon les étudiants, c’est ce qui présente le meilleur rapport qualité-prix. Tous semblent trouver leur compte avec les petits gâteaux ronds du café CAUS. Chocolat, framboise et yogourt, citron et canneberge, caramel, chocolat et orange, les combinaisons sont infinies! Les muffins se vendent au cout de 1,95 $ taxes incluses, montant que les étudiants jugent acceptable. Avouez que ça vous donne une petite faim tout à coup!