Un nouvel album joyeux et dansant pour Les Trois Accords

Par Marie Vachon-Fillion

Faisant maintenant bien partie du paysage musical depuis une quinzaine d’années, Les Trois Accords étonnent encore avec du nouveau matériel, l’album intitulé Beaucoup de plaisir. En spectacle le 22 mars au Théâtre Granada, le groupe promet une chaude soirée! Entrevue avec Simon Proulx, chanteur et auteur de ces chansons délicieusement sucrées.

Le début du succès

Il est intéressant de remonter le temps jusqu’au début des Trois Accords. Ils réussissent tout d’abord à se faire connaître grâce aux radios étudiantes de la province (dont notre chère CFAK) et leur carrière est lancée après le succès fulgurant de Hawaïenne, en 2004. Sans formations musicales, les membres du groupe accueillent un succès inattendu, un projet « cérébral », comme l’appelle Simon. Lorsque le tout a décollé, les gars habitaient d’ailleurs à Sherbrooke, où ils poursuivaient leurs études à l’université! Et ce succès, c’est un peu comme un rêve ultime qu’ils ne croyaient pas vraiment atteindre un jour… car il aurait pu ne rien se passer.

Beaucoup de plaisir

Un sixième album, déjà, en novembre dernier, pour Les Trois Accords. Un album plus dansant et rythmé. « C’est la fête », pendant les spectacles, précise Simon. « Je pense que c’est un de nos meilleurs albums, je suis très, très fier de cet album-là. » Il a aussi été construit et produit d’une autre manière que les précédents. « On s’est retrouvés dans un contexte super stimulant, on est allés dans le bois. Les trois albums précédents, on les a faits en studio dans un contexte de grande ville. C’était un peu redondant. » C’était important, pour vivre autre chose en tant que groupe, mais autre chose en tant qu’amis de longue date aussi : « On aime ce qu’on fait, on a envie de vivre plein de choses. »

Pour la première fois depuis longtemps, l’album ne contient pas non plus de thématique précise : « Le but, c’était d’avoir des textes qui ne sont pas nécessairement reliés les uns aux autres, mais qui se tiennent en soi. Qu’il n’y ait pas non plus de direction musicale volontaire. » Il en ressort Beaucoup de plaisir, un album étonnamment très festif pour les membres du groupe, étant donné le laisser-aller qu’ils s’étaient imposé. « On est allés chanson par chanson, on n’a pas nécessairement vu le tableau complet avant de l’écouter. » Ils y sont allés une chanson à la fois, sans la traditionnelle grosse préproduction de toutes les chansons, pour ensuite toutes les enregistrer en même temps, d’un coup. La vibe était alors tout à fait différente. Bien que ce soit Simon qui écrit les textes, les autres membres vont donner leur avis du côté de la musique. « Les gars sont de bon conseil, [l’écriture] c’est un peu devenu mon domaine par la force des choses. »

Une évolution constante

Est-ce que les fans des Trois Accords ont évolué à travers les années? Est-ce que les amateurs du début ont continué à suivre le groupe? « On se rend compte qu’à chaque album, il y a une nouvelle vague de gens. » Les vieux fans ont maintenant des enfants, ce qui est assez bizarre pour Simon. Il n’y a pas non plus que les jeunes générations qui vont voir Les Trois Accords : « Je me rends compte aussi qu’il y a des gens plus vieux qui viennent nous voir en show, et que ça leur rappelle le courant absurde, qui était à la base de ce qu’on faisait, comme Paul et Paul. »

Alors qu’on lui demande s’il croit qu’il y a encore des groupes de musique qui peuvent se faire connaître par les radios universitaires, il répond : « C’est difficile à dire. Ce qui m’étonne à chaque fois, c’est que chacun a son chemin. Nous, quand on a fait ce qu’on a fait, ce n’était jamais arrivé avant. Quand les Cowboys Fringants ont commencé, ce n’était jamais arrivé avant. » Alors comment pourrait-on prédire ce qui va se passer dans l’avenir? Les façons de gagner de la célébrité évoluent, et même si on dit à quel point c’est difficile de percer aujourd’hui, le chanteur des Trois Accords ajoute : « Il y a deux choses qui sont constantes depuis qu’on a commencé, les gens disent «ah, aujourd’hui c’est vraiment tough de se faire connaître» et, l’industrie du disque est en crise. Nous on n’a jamais été dans une période où les gens disaient «ah, ça va bien!» » Alors bon an, mal an, il semblerait qu’il soit toujours assez difficile de faire sa place dans le paysage musical québécois (et que l’industrie du disque est maintenant inexistante!).

Un spectacle tropical

Pour leur spectacle du 22 mars, Simon nous promet tout un party. « On va être plus excités que jamais, parce que, cette année, on présente notre meilleur album à date! » J’ai aussi entendu dire qu’il y aurait des percussions en formes de fruits… « On ne lésine pas sur les moyens! » ajoute Simon. Ce sera un party alors plutôt… tropical? Le joyeux album Beaucoup de plaisir, ainsi que leurs nombreux succès, sauront vous faire danser toute la soirée. Simon précise que les gens de tous horizons peuvent venir, que ce soit les tropicaux, non tropicaux, les Romains ou bien les Égyptiens. On espère que ce sera plein au Granada, car comme il nous le rappelle : « Plus il y a de gens, plus il fait chaud… plus c’est tropical! »


Crédit Photo @ Mario Beauregard

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