La F1 Academy arrive à Montréal 

Par Justine Danis 

Pour la deuxième année d’existence de la F1 Academy, Montréal est une des sept destinations qui recevra ce championnat du monde lors du 13 au 15 juin.

Le Grand-Prix de Montréal approche à grands pas. Pour la première fois, le circuit Gilles-Villeneuve accueillera des pilotes féminines qui s’élanceront sur la piste lors du grand week-end tant convoité. 

Pour la deuxième année d’existence de la F1 Academy, Montréal est une des sept destinations qui recevra ce championnat du monde lors du 13 au 15 juin. 

Courte histoire des femmes en F1 

La formule 1 est un sport mixte. Oui, un sport mixte bien que, depuis 1992, aucune femme n’a pris le départ à bord d’une monoplace. Bien que peu l’avaient fait avant. On dénombre cinq femmes qui ont réussi à se tailler une place dans ce championnat mondial, dans l’histoire de la formule 1. Seule l’Italienne Lella Lombardi a réussi à marquer des points parmi les cinq concurrentes. À bord de l’écurie March en 1975 au Grand Prix d’Espagne, bien que celui-ci fût écourté, la pilote italienne a terminé 6e et s’est mérité 0,5 point.  

Pourquoi avoir remporté seulement un demi-point? Le Grand Prix d’Espagne de 1975 a été un vrai désastre. La course s’est terminée au 29e tour. Comme moins de 75% du Grand Prix avait été couru, les points ont été divisés par deux. Le demi-point d’une pilote féminine est la seule note positive qui sort de ce Grand Prix. Avant même le départ, plusieurs pilotes ont exprimé leur réticence à participer à la course. Ceux-ci trouvaient que la piste n’était pas sécuritaire pour plusieurs raisons, allant du tracé lui-même jusqu’à la coordination des équipes d’intervention. Chaque pilote a dû se placer sur la ligne de départ pour participer à la course. Trois pilotes se sont retirés volontairement durant la course pour démontrer leur mécontentement à l’organisation. 

Durant la course, le pilote allemand Rolf Stommelen a fait une sortie de piste due au détachement de son aileron en pleine course. Sa voiture s’est retrouvée derrière les bandes protégeant les spectateurs. La monoplace a percuté plusieurs de ceux-ci et cinq y ont laissé leur vie. Malgré de graves blessures, le pilote allemand survit et, malgré ce terrible accident, cela n’a pas empêché de reprendre les courses plus tard dans la saison.  

La W Series 

Créée en 2019, la W Series était dans le but de rendre le sport automobile aux femmes plus accessible et ainsi faire une nette place pour celles-ci. La première saison offrait la chance à 18 femmes de se tailler une place dans ce monde à dominance masculine. Cependant, ce championnat de six courses n’était pas sans critique.  

L’inscription des femmes était vivement pointée du doigt. Les pilotes doivent débourser une somme considérable en sport automobile. Cependant, l’inscription à la W Series était gratuite pour toutes les pilotes féminines, ce qui a suscité plusieurs indignations, car, techniquement, les femmes peuvent s’inscrire en f1, f2, f3, f4, qui ont des entrées payantes. Dans un même ordre d’idée, l’argument d’un sport mixte était ainsi évoqué. Pour certains, le championnat W Series ne favorisait pas la place des femmes dans un sport mixte. En 2019, la pilote allemande, Sophia Flörsch, s’était exprimée sur son compte Twitter à cette époque : « Je veux courir contre les meilleurs dans notre sport. Faites la comparaison avec le monde des affaires. Faut-il séparer les femmes gestionnaires ou dans les conseils d’administration? Non. Ce championnat fait fausse route. »  Elle avait fait le choix de ne pas participer à ce nouveau championnat uniquement pour les femmes et avait préféré courser au Championnat d’Europe en F3. 

Il y a quelques années, Ouest-France avait aussi couvert ses fameuses critiques envers la W Series. Angélina Favario, pilote française de 18 ans, avait dit ceci : « Ça enferme les femmes dans des cases. » Tout comme Sophia, Angélina avait refusé vouloir faire partie de ce championnat et a pris la décision de s’inscrire en F4 malgré les coûts que cela implique. 

En 2022, en pleine saison, la W Series, annonce devoir mettre fin au championnat malgré les trois courses restantes au calendrier à cause de problèmes financiers. 

La F1 Academy n’a rien à voir avec la W Series 

La F1 Academy propose une base plus solide, une structure bien différente qui permet aujourd’hui de voir ce championnat féminin comme une avancée dans le sport automobile. 

C’est Susie Wolff qui a été nommée en 2023 comme la directrice de la F1 Academy. Ancienne pilote britannique, ancienne directrice d’écurie en Formule E et femme de Toto Wolff, qui lui dirige l’équipe Mercedes-AMG Petronas en F1, Susie a su mener la première année avec brio. 

Il est important de noter que la F1 Academy est une initiative de la Formula One Management (FOM), ce qui n’était pas le cas pour la W Series. De plus, les pilotes féminines doivent payer un montant pour y participer, soit 150 000 euros et, ainsi, la FOM double le montant pour chacune des pilotes. De plus, la F1 Academy compte six équipes bien réelles, telles que Prema, Art, MP motosport. Il s’agit d’équipe qu’on retrouve également en F2 par exemple, ajoutant une crédibilité à ce championnat. Ainsi, les pilotes féminines sont aussi représentées par les couleurs d’écuries de F1 qui voient en eux un potentiel. 

Le temps de course est considérable. Dans la F1 Academy, les femmes peuvent compter sur un championnat de 7 courses en 2025, leur permettant d’offrir 3h sur un circuit lors de chaque fin de semaine de course. 

Actuellement, c’est la pilote néerlandaise, Maya Weug, soutenue par la Scuderia Ferrari, qui figure en haut du classement depuis les deux premières courses à Shanghai et Jeddah. Les courses de la F1 Academy se déroulent lors des Grands Prix de formule 1. 

Bien que la formule 1 soit sur papier un sport mixte, à ce jour, seulement 20 places sont disponibles en formule 1. Tout cela va changer en 2026 lorsque l’équipe Cadillac F1 Team fera son entrée. Il reste tout de même difficile de se faire une place en formule 1 et encore plus lorsqu’on est une femme. La F1 Academy permet toute de faire progresser les places des femmes dans le sport automobile. 


Source : F1 Academy

Justine Danis
Cheffe de pupitre CAMPUS at Journal Le Collectif  campus.lecollectif@USherbrooke.ca   More Posts

Dynamique et avide de nouvelles aventures, elle plonge avec enthousiasme dans le Collectif en tant que cheffe de pupitre pour la section Campus. Grande passionnée de la vie universitaire, ce poste est pour elle l’occasion rêvée. Après avoir gradué au baccalauréat en science politique, elle entame une maîtrise en communication marketing, afin d’enrichir son expérience acquise dans le secteur municipal. Elle saura mettre en lumière l’Université de Sherbrooke, en romantisant ou en démontrant la réalité du campus d'une manière unique et captivante. Vous découvrirez le campus comme vous ne l'avez jamais vu. 

 

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