Par Émilie Oliver

Moins de six mois après la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024, plus de 100 médailles auraient été remplacées par la Monnaie de Paris, puisqu’elles se dégradaient déjà.
Les préoccupations quant à la qualité de la fabrication des médailles des JO de Paris 2024 avaient été soulevées avant même que les événements sportifs ne soient terminés, alors que le planchiste américain Nyjah Huston avait publié une vidéo dans laquelle il mentionnait que sa médaille de bronze se détériorait déjà. À cette publication se sont ajoutées celles des nageurs français Yohann Ndoye-Brouard et Clément Secchi, qui ont publié des photos de leurs médailles expliquant qu’elles semblaient avoir une texture de « peau de crocodile ».
Coup dur pour la Monnaie de Paris, fabricante des médailles
La Monnaie de Paris, institution parisienne inaugurée sous Louis XV, s’avère être non seulement la dernière usine au cœur de Paris, mais également la plus ancienne manufacture du monde, datant de 1 160 ans (créée le 25 juin 864). Cela dit, les scandales semblent se multiplier pour la Monnaie de Paris, alors que le média d’enquête La Lettre a indiqué, le 13 janvier dernier, les départs « dans l’urgence » de trois cadres. En octobre, le directeur de la production du site parisien a cessé de se rendre sur place du jour au lendemain. En novembre, le directeur industriel annonçait son départ pour la fin du mois de janvier. Pour sa part, la responsable de la qualité, hygiène et sécurité vidait son bureau en novembre également.
Le vernis pointé du doigt
Le problème de qualité serait lié au vernis utilisé lors de la création des médailles. Cependant, ce n’est pas la première fois que le vernis est déterminé comme étant le fautif du processus de fabrication. En 2023, Huawei, fabricant de téléphones intelligents chinois, avait renvoyé une importante commande de médailles à leur expéditeur. Au total, 12 000 médailles avaient été retournées à Paris puisque des craquelures étaient apparues sur ces dernières.
Bien qu’elle ait refusé de préciser le nombre exact de médailles remplacées, l’institution historique française assure avoir « modifié le vernis et optimisé son processus de fabrication pour le rendre plus résistant à certaines utilisations constatées des médailles par les athlètes ». Elle ajoute également que « toutes les médailles endommagées seront remplacées et gravées à l’identique à la demande des athlètes dans le courant du premier trimestre 2025 ».
De leur côté, les salariés disent s’inquiéter d’un « management nocif » mais également de l’image négative que renvoient les médailles défectueuses à la plus vieille usine de Paris.
Source: Getty Images