Par Alexandre Ménard
Avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2025, le paysage économique mondial entre dans une période marquée par l’incertitude, le protectionnisme et les réalignements stratégiques. La politique America First, cœur de la vision économique de Trump, promet de bouleverser les relations commerciales internationales, tout en accentuant les rivalités géopolitiques et en forçant les pays à s’adapter.
Trump a annoncé à plusieurs reprises durant sa campagne son souhait à un retour à des politiques protectionnistes visant à protéger les industries américaines. Cela se traduit par des droits de douane plus élevés, des barrières commerciales et des restrictions sur les investissements étrangers.
Pour l’administration Trump, l’objectif est clair : favoriser la production et les emplois aux États-Unis, même si cela signifie perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales. Ce type de mesures suscite des craintes parmi les partenaires commerciaux des États-Unis, qui voient en ce protectionnisme une menace pour la stabilité économique globale.
Cette approche protectionniste ne vient pas sans conséquences.
Les experts avertissent que l’incertitude, toujours présente sous Trump risque de paralyser les décisions d’investissement à travers le monde. Les entreprises, qui nécessitent un cadre stable pour prospérer, sont particulièrement préoccupées par les changements potentiels soudains de politiques commerciales.
Les gouvernements, en Europe et ailleurs, s’inquiètent également des répercussions négatives pour leurs économies, qui pourraient se traduire par un ralentissement de la croissance et une augmentation de la volatilité des marchés.
Des répercussions partout autour du globe
Sur le front géopolitique, le second mandat de Trump risque d’approfondir la rivalité avec la Chine. Le conflit commercial et technologique entre les deux superpuissances ne fait que s’intensifier, avec des risques accrus de mesures tarifaires réciproques et de nouvelles restrictions.
Pour la Chine, une politique commerciale américaine encore plus stricte signifie la nécessité de diversifier ses partenariats et d’accélérer son développement technologique interne. En parallèle, des pays comme l’Inde pourraient chercher à tirer parti de cette confrontation, en se positionnant comme un partenaire économique alternatif.
Le retour de Trump crée également des tensions avec des partenaires traditionnels, comme le Canada et le Mexique. Le Canada craint que des droits de douane supplémentaires ne viennent frapper des secteurs clés, tandis que le Mexique se prépare à des exigences rigoureuses de la part de Washington, notamment sur les questions migratoires et sécuritaires.
L’Europe, quant à elle, se prépare à faire face aux nouvelles turbulences.
Si des pays comme la France et l’Italie redoutent l’impact des barrières commerciales sur leurs exportations, d’autres, comme la Pologne, misent sur des liens économiques renforcés dans des secteurs stratégiques, tels que la défense. Le Vieux Continent sait globalement qu’une économie américaine isolationniste pourrait affaiblir ses propres perspectives de croissance.
La nouvelle présidence de Trump représente un défi majeur pour l’ordre économique mondial. Protectionnisme, incertitude, et rivalités géopolitiques redéfiniront la manière dont les pays commercent et coopèrent.
Dans ce climat de tension et de réadaptation, les gouvernements et les entreprises devront naviguer avec prudence, en cherchant à équilibrer la défense de leurs intérêts tout en s’adaptant à un environnement mondial en pleine mutation.
Crédits: Gage Skidmore Wikimedia Commons