#MoiAussi : Hausse marquée du nombre de déclarations d’agressions sexuelles à Sherbrooke

Par Jasmine Godbout

Après le mouvement #MoiAussi (#MeToo), Sherbrooke se place en 2e position au rang des régions métropolitaines de recensement où les agressions sexuelles ont le plus été déclarées au pays.

Selon le plus récent bulletin de Statistique Canada diffusé le 8 novembre dernier, l’augmentation du taux du nombre de déclarations d’agressions sexuelles dans la grande région de Sherbrooke est de 76 % après le mouvement. Elle se situe tout juste derrière celle de Québec, qui est de 78 %.

Pour être en mesure d’effectuer des comparaisons, l’organisme a évalué le nombre d’agressions signalées avant et après le mouvement #MoiAussi. L’évaluation s’est faite en comparant la période de « l’avant », du 1er janvier 2016 au 30 septembre 2017, et celle de « l’après », du 1er octobre 2017 au 31 décembre 2017.

De plus, la province de Québec apparaît comme celle ayant enregistré la plus forte augmentation du nombre d’agressions sexuelles déclarées par la police après le mouvement #MoiAussi (61 %). L’augmentation du taux dépasse grandement la moyenne canadienne (24 %).

Taux disproportionnés au féminin

Comme c’était le cas avant #MoiAussi, 9 victimes sur 10 étaient de sexe féminin. Le nombre de victimes de ce sexe ayant témoigné a augmenté de 25 % après #MoiAussi.

De plus, le taux le plus élevé d’agressions sexuelles déclarées par la police se trouve chez les jeunes femmes et les filles de 12 à 24 ans : 55 %, soit plus de la moitié des victimes.

Plus grand nombre de signalements : attribuable à divers facteurs

Depuis 1998, le nombre de cas déclarés à la police en 2017 est le plus élevé. Le mot-clic #MoiAussi et les campagnes qui s’en sont suivies ont soutenu les victimes et les ont encouragées à raconter leur histoire et à signaler les cas d’agressions sexuelles. D’ailleurs, le nombre quotidien moyen d’agressions sexuelles déclarées à la police au pays est passé de 59 à 74 après le mouvement #MoiAussi.

Le mouvement a aussi permis de rendre compte de situations passées. Même si, dans la plupart des cas, les déclarations sont faites à la police le jour même ou le lendemain de l’agression, le taux de signalements rapportés dix ans plus tard a augmenté de 92 %.

Selon l’analyse, l’augmentation marquée des signalements peut être attribuée à certains facteurs comme le fait de prendre conscience d’avoir été victime d’une agression sexuelle, l’encouragement et la mise en place de lignes d’aide de la part des services de police, et la révision des critères d’agressions classées comme non fondées.

Contexte du mouvement #MoiAussi

Devenu viral en octobre 2017, le mouvement #MoiAussi a fait augmenter le nombre de signalements d’agressions sexuelles jugées fondées à la police. Il a pris forme lorsque des personnalités publiques et des célébrités ont déclaré sur les réseaux avoir été victimes d’agressions sexuelles ou de harcèlement. L’impact de la campagne, née aux États-Unis, s’est fait sentir au Canada et dans le monde entier. Accusations, arrestations et amplification des débats sur l’inconduite et la violence sexuelles ont suivi. Le mouvement a permis de soutenir les victimes d’agressions sexuelles et de les encourager à témoigner.

Pour plus de renseignements sur le sujet, une analyse complète et une infographie sont disponibles sur le site Web de Statistique Canada.


Crédit Photo @ Prentsa Aldundia

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