Par William Thériault
Meta, société mère de Facebook, a annoncé qu’elle supprimerait 11 000 postes, le 9 novembre dernier. C’est la toute première fois depuis sa création que le poids lourd des réseaux sociaux doit procéder à une vague de licenciements.
À la fin septembre, l’entreprise comptait 87 000 salariés à travers le monde. C’est donc dire que 13 % d’entre eux — qui travaillent pour Facebook, Instagram, pour le service de messagerie WhatsApp ou encore au développement du métavers — se retrouveront au chômage.
Un peu plus de la moitié des postes qui seront supprimés, soit 54 %, touchent le secteur du développement technologique, a rapporté l’agence Reuters quelques jours plus tard. On ne sait toutefois pas dans quelle région du globe ils seront. En raison des durs résultats financiers qui s’accumulent chez Meta, l’instauration de ce « plan social » est un mal obligatoire.
« Je veux assumer la responsabilité de ces décisions et de la façon dont nous en sommes arrivés là », a précisé le fondateur de Facebook et directeur de la société, Mark Zuckerberg, dans un message transmis à ses employés. « Je sais que c’est difficile pour tout le monde, et je suis particulièrement désolé pour ceux qui sont touchés. », a-t-il ajouté.
Fort concentrée dans la construction de son fameux « métavers », une dimension parallèle accessible via réalité virtuelle, Meta s’investit à fond dans une plateforme qui n’est pas encore assez populaire pour générer un revenu intéressant, au détriment de ce qu’elle chapeaute déjà.
Conséquence : en moins d’un an, la valeur de l’action de la multinationale américaine a drastiquement chuté. Elle valait plus de 300 dollars américains en janvier, puis a même descendu sous la barre des 100 dollars le mois dernier.
« Ils se sont auto-infligé des blessures […] en gaspillant des milliards de dollars dans la construction de cette vision du futur, et ce n’est pas fini. Et du coup, ils n’ont pas vu ce qui se passait sur leurs plateformes », a confié l’analyste Debra Aho Williamson, de la société d’étude Insider Intelligence, à l’Agence France-Presse.
Loin d’être une exception
Cette décision s’inscrit dans un contexte particulièrement difficile pour les entreprises technologiques, qui sont présentement la proie d’une situation économique qui se détériore, de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt.
Twitter, nouvellement sous la direction du multimilliardaire et patron de Tesla, Elon Musk, a procédé quelques jours avant Meta au renvoi de 3 700 personnes — soit la moitié de ses salariés — rapporte le journal Bloomberg.
Plus tôt cet été, le réseau social Snapchat avait réduit ses effectifs de 20 % (1 200 emplois). Les entreprises Stripe et Lyft, qui gèrent respectivement des paiements en ligne et des réservations de transports en voiture, ont fait pareil.
Chez Meta, personne ne sera embauché avant mars 2023. « C’est un triste moment et il n’y a pas moyen de contourner cela, s’est résigné Mark Zuckerberg. À ceux qui partent, je tiens à vous remercier encore une fois pour l’ensemble de vos contributions. »
Crédit image @Anthony-Quintano