Par Médéric Dens

La venue de Northvolt au Québec fait réagir depuis son annonce, il y a un peu plus d’un an. Alors que les craintes continuent, la compagnie suédoise a annoncé, le 23 septembre dernier, le licenciement de 1 600 employés à travers le monde. Cette annonce a suscité le doute chez l’opposition quant à l’aboutissement du projet en Montérégie.
François Legault, souvent critiqué pour sa gestion dans le dossier de Northvolt, a fait réagir avec des propos montrant son doute quant au projet de filière batterie. Questionné par des journalistes sur sa crainte de voir ce projet mourir dans l’œuf, il semble pourtant continuer d’y croire.
« J’ai été en affaires puis je sais que, quand on veut développer, il faut prendre des risques, et ce qui compte, c’est la moyenne au bâton », a assuré le premier ministre lors d’une conférence de presse le 26 septembre.
À l’Assemblée nationale, François Legault a également mentionné qu’aucun fonds public n’avait déjà été octroyé pour l’arrivée de la filière batterie suédoise. Une récente recherche a cependant dévoilé qu’une somme de 700 millions de dollars aurait déjà été investie pour faciliter l’arrivée de Northvolt.
Cette découverte a fortement fait réagir le chef péquiste, déjà sceptique face au projet. Selon Paul St-Pierre Plamondon, il y a eu un manque dans la gestion du projet de François Legault et de l’ancien super-ministre, Pierre Fitzgibbon. « On n’a pas fait nos devoirs, ni en matière gouvernementale, ni sur les échéances, ni sur les risques financiers et surement pas en matière de transparence », affirme M. St-Pierre Plamondon.
Un débat d’urgence en vue ?
Le chef du Parti Québécois souhaite avoir plus de détails sur le dossier Northvolt et demande à François Legault de lancer un débat d’urgence pour mettre à jour les détails sur le dossier.
« Ça me fait penser à la bonne vieille saga du troisième lien. On demande d’avoir l’information dont dispose le gouvernement avant de dire quelque chose de rigoureux et de solide […]. Ces facteurs-là nous amènent à demander un débat d’urgence […]. Si jamais on l’obtient pas, on peut passer par d’autres moyens. »
De son côté, le chef du Parti libéral du Québec critique également le premier ministre : « François Legault doit répondre à toutes nos questions avec beaucoup de transparence parce que, pendant ce temps-là, il investit des centaines de millions de dollars, puis il gèle notre énergie, puis il dit non à nos PME. »
Ulf Kristersson, premier ministre suédois, a quant à lui affirmé qu’aucun fonds public provenant du gouvernement suédois ne serait dépensé pour l’expansion de Northvolt au Canada et en Allemagne. Les fonds devront donc provenir des investisseurs privés ou des gouvernements locaux.
Lors d’une entrevue sur les ondes du 98.5FM, François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, rappelle que le « marché le plus lucratif au monde de l’automobile, c’est le marché nord-américain et que le gouvernement fédéral n’a toujours pas investi un dollar pour le projet ».
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