Le chef du Hezbollah éliminé dans une frappe israélienne 

Par Rémi Brosseau-Fortier 

Le chef du Hezbollah depuis 1922, Hassan Nasrallah, a été tué dans une frappe aérienne de l’État hébreu.

Le 27 septembre 2024, le chef historique du Hezbollah a été éliminé dans une frappe aérienne de l’État hébreu. En effet, Hassan Nasrallah était le chef du groupe politico-religieux pro-iranien depuis 1992. Revendiquée par Israël, la frappe visant le quartier général du groupe a, par la même occasion, tué de nombreux cadres du Hezbollah. Les risques d’escalades en guerre ouverte entre Israël et le Liban semblent avoir atteint des niveaux inédits depuis le conflit israélo-libanais de 2006.  

La frappe aérienne menée par des F-35 de l’aviation israélienne a utilisé des bombes BLU-109 de type « bunker buster » de fabrication américaine afin de détruire le complexe de six immeubles abritant le QG du Hezbollah. Situé à Dahieh, au cœur de la banlieue sud de Beyrouth, ce sont les informations d’un agent infiltré, une taupe, qui a informé Israël de la position exacte de Nasrallah.  

 Qui était Hassan Nasrallah? 

Traqué sans relâche par Israël depuis 2006, Nasrallah exerçait les fonctions de secrétaire général du Hezbollah depuis 1992. Âgé de 64 lors de sa mort, ce dernier exerçait un pouvoir politique décisif au Liban.  

Bien souvent qualifié « d’homme le plus puissant du Liban », la balance de la paix ou de la guerre entre le Liban et Israël dépendait de son leadership. Son aura de chef charismatique a été entretenue par des discours remarqués créant un culte de la personnalité parmi ses partisans de la communauté musulmane chiite.  

Membre du noyau fondateur du Hezbollah en 1982, Nasrallah a mené une véritable professionnalisation du mouvement pour en faire une redoutable milice paramilitaire avec une force déclarée de plus de 100 000 soldats. Missiles, roquettes, défenses antiaériennes et véhicules blindés, le Hezbollah détient aujourd’hui un impressionnant arsenal dont la principale lacune tient à une absence d’aviation.  

Quelles conséquences pour le Liban 

Selon le politologue Sami Aoun, la mort de Nasrallah laisse un vide considérable après 32 ans au pouvoir : « Le Hezbollah est déboussolé et désorienté. Il faudra attendre un peu pour voir quelle sera leur stratégie ». Dans des propos recueillis par La Presse, le spécialiste du Moyen-Orient juge que l’État israélien est dorénavant en position de force face au Hezbollah.  

Affaibli par l’explosion des pagettes piégés par le service de renseignement israélien, le Mossad, la position de faiblesse du Hezbollah représente une opportunité en or pour Israël.  

Selon M. Aoun « les Israéliens veulent absolument que cette guerre d’usure que mène l’Iran contre eux s’arrête, et le Hezbollah en fait partie ». Les forces militaires israéliennes mènent des « raids terrestres localisés » dans le sud du Liban depuis le 30 septembre dernier.  

Le 1er octobre, l’Iran a riposté avec le lancement de plus de 200 roquettes en direction d’Israël. Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) doit se réunir en urgence le 2 octobre afin de discuter de l’escalade des hostilités dans la région. En réaction, Israël a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « persona non grata » sur son territoire.  

L’avenir du Liban semble plus incertain que jamais alors que près de 2000 personnes sont décédées depuis le 7 octobre 2023. Ce sont plus de 200 000 personnes qui sont déplacées dans le pays en raison des bombardements israéliens.  


Source: Khamenei.ir WikimediaCommons

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