Le Park Guëll : à mi-chemin entre tradition et modernité

Par Vicky Constantineau

Qu’est-ce qui donne plus envie de voyager que la première neige? À mon avis, rien! À défaut d’être en fin de session et de ne pas pouvoir véritablement voyager, je vous propose un semblant de voyage dans la capitale de la Catalogne, Barcelone, afin d’y découvrir le Park Guëll.

On retrouve les différentes œuvres de l’artiste Gaudí partout à travers la ville de Barcelone. Les œuvres architecturales de cet artiste sont des plus singulières, avec leurs formes et couleurs qui sortent de l’ordinaire. Le Park Guëll en est le parfait exemple. Sa construction se fait entre 1900 et 1914, et ce, dans un contexte marqué par la réforme, le réaménagement ainsi que l’extension de la ville de Barcelone. Le plan d’extension de la ville, qui débute en 1860, prévoit un nouveau quartier, que l’on nomme aujourd’hui Eixample. Le développement de ce dernier se fait avec l’idée que l’on veut y exprimer un nouveau langage artistique, soit celui de l’Art nouveau, ou encore du modernisme. C’est donc de ce courant que va profiter l’artiste et architecte Gaudí.

Plus précisément, le courant artistique qui influença plusieurs des constructions de l’époque est celui du modernisme catalan. Ce mouvement est principalement soutenu par la bourgeoisie catalane, qui cherche à exprimer l’identité de son peuple. Ainsi, plus qu’un simple mouvement artistique, le modernisme catalan souhaite établir une renaissance culturelle, à mi-chemin entre la tradition et la modernité. En effet, la Catalogne cherche à puiser dans ses racines et traditions afin de créer quelque chose de nouveau, qui distinguera la culture catalane des autres cultures. On verra d’ailleurs l’importance de ce mouvement également dans la littérature, la langue ainsi que la musique.

C’est en 1900 que Eusebi Guëll confia à Gaudí la construction du parc, dans le but d’y créer un quartier résidentiel pour les familles les plus aisées de Barcelone. Son emplacement, dans la zone de Muntanya Pelada est parfait, car on peut y apercevoir la mer ainsi que les plaines. Dès 1903, plusieurs éléments ont déjà été construits, tels que les escaliers, les viaducs, les deux pavillons de l’entrée principale, etc. En 1907, le fameux banc qui entoure le parc est également terminé. Toutefois, le manque d’acheteur force l’arrêt de la construction en 1914 et sur les 60 maisons que Gaudí avait prévu construire, seulement deux ont été bâties. Guëll est désormais le seul à vivre sur ce terrain immense, et c’est pourquoi il décida de céder certaines parties de son territoire à la ville. À sa mort, en 1918, ses héritiers proposent à la mairie l’achat du parc et c’est à partir de 1926 qu’il sera ouvert en tant que parc municipal. Le parc est ainsi des plus fréquentés par les Barcelonais, en plus de devenir un attrait touristique très rapidement. D’ailleurs, en 1984, l’UNESCO déclare le Park Guëll comme Patrimoine culturel de l’humanité.

Ainsi, pour ses couleurs vives, sa végétation, mais également pour ce que le parc représente au niveau culturel, la visite du Park Guëll est à inscrire dans vos futurs plans de voyage. De plus, afin de constater l’ampleur de l’œuvre de Gaudí à Barcelone, je vous suggère d’ajouter à vos plans la visite de la Sagrada Familia ainsi que de la Casa Milà.


Crédit photo © Vicky Constantineau

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