Par Sandrine Mary

Après plus de 15 mois de guerre sans relâche, le gouvernement israélien a donné son accord final, le 18 janvier dernier, pour un cessez-le-feu temporaire avec le Hamas dans la bande de Gaza. Depuis le début de la trêve, plusieurs échanges d’otages et de détenus ont été réalisés entre les deux parties du conflit.
L’accord, visant à terme une fin définitive de la guerre, se compose de plusieurs phases et est amené à se préciser. La première phase doit durer six semaines et prévoit la libération de 33 otages israéliens, par groupes, en commençant par les femmes et les enfants, en échange de centaines de prisonniers palestiniens.
Si les deux parties tiennent parole, la deuxième phase pourra être enclenchée. Elle permettrait la libération des derniers otages, dont les soldats, les hommes en âge d’être mobilisés et les corps des otages morts, ainsi qu’un retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza. La dernière phase sera consacrée à un plan de reconstruction de Gaza.
D’abord annoncé à Doha par le Qatar et les États-Unis, deux principaux pays médiateurs, le cessez-le-feu a été approuvé par le Conseil des ministres israéliens quelques jours plus tard, malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.
Les négociations se sont accélérées avant le retour de Donald Trump au pouvoir, ce dernier déclarant « un enfer à payer » si les otages détenus à Gaza n’étaient pas rapidement libérés. Un seul accord de trêve avait précédemment vu le jour en novembre 2023, pour lequel Israël et le Hamas s’accusaient mutuellement d’être à l’origine de son effondrement. Celui-ci a toutefois permis de libérer 105 otages israéliens et 240 prisonniers palestiniens.
Libérations et aide humanitaire
Trois jeunes Israéliennes ont été libérées par le Hamas le 19 janvier, premier jour de la trêve. Ce jour-là, Israël a en retour procédé à la libération de 90 Palestiniens détenus dans la prison militaire d’Ofer.
Le 25 janvier, ce sont quatre soldates israéliennes retenues en captivité depuis le 7 octobre 2023 qui ont été relâchées contre environ 200 détenus palestiniens. Selon des journalistes de l’AFP, des milliers de personnes sont venues acclamer les bus transportant les prisonniers dans les rues de Ramallah, une ville de Cisjordanie occupée sous le siège de l’Autorité palestinienne.
Alors que la plupart des Gazaouis qui rentrent chez eux ne retrouvent que ruines et décombres, plusieurs milliers de camions d’aide humanitaire sont entrés sur le territoire dévasté en moins d’une semaine.
Parallèlement, Israël accuse l’office de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) d’être infiltrée par le Hamas et lui demande de cesser ses opérations à Jérusalem, une décision déplorée par le patron de l’organisation.
Les origines et conséquences du conflit
Le conflit israélo-palestinien actuel a débuté le 7 octobre 2023, lorsque des centaines de combattants du Hamas ont attaqué de manière sanglante la frontière sud d’Israël et tiré des milliers de roquettes, entrainant la mort de 1 210 personnes côté israélien et ramenant 251 otages à Gaza, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une vaste offensive terrestre, assiégeant et détruisant la bande de Gaza depuis plus d’un an via des frappes aériennes et des tirs d’artillerie. Cette campagne militaire a provoqué un désastre humanitaire, déplaçant des millions d’habitants et tuant plus de 47 000 personnes, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Selon Achim Steiner, directeur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la guerre a détruit deux tiers des bâtiments et effacé 60 ans de développement économique et de systèmes d’infrastructures publiques.
Source : MonteCruz