Par Estelle Lamotte
Après une semaine de protestations contre le doublement du prix des carburants, le calme est revenu de façon timide au Kazakhstan. L’ensemble de ces violences ont conduit le président Kassym-Jomart Tokaïev à établir l’état d’urgence et à faire appel à l’alliance militaire postsoviétique dominée par la Russie.
Après plusieurs jours de violences, Almaty, la capitale économique, a des allures de ville fantôme. Vendredi, la plupart des banques, supermarchés et restaurants étaient fermés, tandis que la police arpentait les rues. « De la fumée s’échappait encore des fenêtres de la mairie, à la façade largement noircie après avoir été incendiée mercredi avec la résidence présidentielle. », d’après TVA Nouvelles.
Une situation risquée
Le chef de l’État Kassym-Jomart Tokaïev, en poste depuis 2019, a jugé nécessaire de faire appel à Moscou. Or, déployer 3 000 soldats dans le cadre d’une « mission de paix » au sein de l’ancienne colonie demeure délicat dans un contexte de tensions ethniques entre Kazakhstanais, Caucasiens et Dounganes, des musulmans chinois.
Vendredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron ont ainsi appelé à la « fin de la violence » et à la « retenue ». Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi exprime quant à lui son soutien à son homologue kazakh, mentionne TV5 Nouvelles. « La Chine appuie tous les efforts visant à aider les autorités kazakhes à mettre fin le plus rapidement possible au chaos », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Pékin.
Une situation d’ingérence mal vue par les États-Unis
Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et le président Tokaïev ont eu une « longue » conversation téléphonique et ont convenu de rester en contact, a annoncé samedi le Kremlin. Ainsi, des troupes russes et d’autres pays alliés de Moscou sont depuis présents au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l’ordre.
Samedi, Moscou a dénoncé les commentaires qualifiés de « grossiers » du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Il avait prévenu vendredi qu’il serait « très difficile » pour le Kazakhstan d’obtenir le retrait des militaires russes, soutient TV5 Nouvelles.
« Les États-Unis et, franchement, le monde entier, surveilleront toute violation des droits de l’homme, et nous surveillons aussi tout acte qui puisse jeter les bases pour une prise de contrôle des institutions du Kazakhstan », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price aux journalistes.
Crédit image @ Reuters