Par Emmy Lachance

Le 7 octobre 2023, des combattants du Hamas s’infiltrent sur le territoire israélien et tuent 1205 personnes, au nom du combat pour la libération du territoire palestinien. Depuis, les affrontements entre les deux parties ont fait des dizaines de milliers de morts.
Au premier anniversaire du début du conflit, revenons sur les événements importants de la dernière année.
Les origines du conflit
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens remonte à de nombreuses années et n’a pas commencé avec l’attaque du Hamas. Bien que l’histoire soit extrêmement complexe, nous tenterons de vous en expliquer ici les grandes lignes.
Le 14 mai 1948, l’État d’Israël est créé par une résolution de l’ONU pour diviser le territoire de la Palestine en deux parties afin d’accueillir le peuple juif. Le territoire comprend des lieux saints à la fois pour le Judaïsme, l’Islam et le Christianisme. La décision de créer l’État d’Israël est notamment justifiée par l’Holocauste, qui est à l’origine de l’assassinat de cinq à six millions de Juifs.
Ce qui se voulait une initiative pour la paix et la protection des peuples s’est toutefois rapidement transformé en un conflit entre les peuples arabes du Moyen Orient et Israël. Les peuples arabes de la région déclarent leur mécontentement face à cette division du territoire, qui met fin à environ 1300 ans de cohabitation pacifique des communautés. Le mécontentement s’accroit lorsque des milices israéliennes attaquent des villages palestiniens. Le conflit s’intensifie et se transforme en guerre.
L’armée israélienne repousse les forces armées arabes qui avait infiltré son territoire et gagne une partie du territoire qui avait été réservé aux Palestiniens par la déclaration de l’ONU. Plus de 700 000 Palestiniens s’exilent et quittent leur terre durant cet événement qu’on appelle maintenant la Nakba.
Des conflits armés se produisent dans les années qui suivent et le territoire israélien s’accroit constamment en raison des politiques de colonisation des territoires occupés. On estime qu’il existe aujourd’hui environ 5 millions de réfugiés palestiniens, forcés de quitter leur territoire par l’occupation.
Le 7 octobre 2023, le Hamas entreprend une attaque sur le territoire israélien, en larguant des missiles et en attaquant le pays et ses habitants par la terre. Les attaques visent des communautés aux abords des frontières avec Gaza, mais également des bases militaires, ainsi qu’un festival de musique techno, où plus de 360 personnes sont tuées et de nombreuses autres sont prises en otage.
La riposte israélienne
Le jour même, le premier ministre Nétanyahou déclare la guerre au Hamas et jure de continuer les attaques jusqu’à l’anéantissement de l’organisation.
Un siège est alors déclaré sur la ville de Gaza. S’en suivent des bombardements à répétition, ainsi que des incursions terrestres de l’armée israélienne. Le gouvernement israélien ordonne régulièrement aux résidents de Gaza de se déplacer vers d’autres régions du territoire en empruntant des corridors humanitaires.
Malheureusement, les territoires qui doivent être sécuritaires ne le sont pas toujours et de nombreuses personnes qui évacuent sont victimes de frappes israéliennes. De nombreux hôpitaux et écoles sont détruits, menant à l’indignation d’une partie de la communauté internationale.
En date du 7 octobre 2024, le bilan est lourd : 97 otages israéliens sont encore captifs, dont 33 sont déclarés morts, la Bande de Gaza a été détruite à 70 %, et environ 42 000 Palestiniens, dont la majorité est composée de civils, de femmes et d’enfants, sont morts dans les attaques israéliennes.
Les derniers développements
Si la situation était déjà catastrophique, celle-ci continue de s’aggraver et se dirige de plus en plus vers une guerre généralisée au Moyen-Orient. De nouveaux fronts sont ouverts, surtout au nord d’Israël, à la frontière avec le Liban. Des attaques sur Israël, majoritairement déjouées par le système antimissile, extrêmement efficace du pays, menées à partir du Liban, causent une escalade des tensions. Le Hezbollah libanais, qui soutient le Hamas palestinien, se retrouve donc engagé dans la guerre.
Au début du mois de septembre, l’explosion de pagettes et de walkie-talkie utilisés par des membres du Hezbollah cause la mort de 37 personnes, et fait des milliers de blessés. Depuis, les attaques fusent des deux côtés, mais le déséquilibre de la force est encore une fois en faveur d’Israël. Ce sont 2083 Libanais qui ont été tués depuis le début du conflit en octobre 2023.
Les attaques se font de plus en plus meurtrières sur le Liban : la journée du 23 septembre ayant mené à elle seul à la mort de 558 personnes après des attaques sur la ville de Beyrouth.
En riposte à son allié libanais, l’Iran s’incruste à son tour dans le conflit en attaquant le territoire israélien. Le 1er octobre dernier, l’État, très puissant dans la région, lance 200 missiles sur Israël en riposte à l’assassinat du chef du Hezbollah la semaine précédente.
Bien qu’il s’agisse d’une frappe symbolique, les systèmes de défense israéliens effectuant efficacement leur travail, cela a un fort impact dans la communauté internationale, qui redoute une généralisation du conflit.
Et maintenant?
À l’occasion du premier anniversaire de l’attaque du Hamas sur Israël, les services de sécurité de nombreux pays sont sur un pied d’alerte. À Israël, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari annonce que l’armée est prête à augmenter ses forces pour faire face à de potentiels attentats. Finalement, cette menace ne se concrétise pas, et la journée est plutôt consacrée à pleurer les morts et les otages israéliens.
Le lendemain, le premier ministre Benyamin Nétanyahou menace le Liban de lui faire subir « des destructions et des souffrances comme à Gaza » si le Hezbollah ne quitte pas le pays. Les réponses de la communauté internationale sont plutôt négatives et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, implore les parties concernées de déposer leurs armes et de trouver une solution diplomatique.
Seul l’avenir nous dira comment cette situation se terminera, mais les projections sont assez négatives pour le moment. Aucune des parties ne semble prête à entamer un dialogue.
Source: PX Here