Ebola : vouloir aider sans nuire

Societe-Ebola-CreditICIRadio-CanadaDans les dernières semaines, l’attention portée au virus Ebola a pris de plus en plus d’importance au sein des chaînes médiatiques et également au cœur des décisions prises par plusieurs gouvernements. Les pays les plus développés commencent à vouloir prévenir une éventuelle propagation du virus sur leur territoire. Alors que le bilan des victimes de l’Ebola s’élève maintenant à près de 4 000 morts, la situation préoccupe de plus en plus les États, et ce, au niveau mondial.

Par Marc-Alexis Laroche

Le rôle du Canada

Le gouvernement fédéral a récemment pris l’initiative de s’attaquer directement à la source du virus et ainsi d’aider les populations d’Afrique de l’Ouest à trouver des pistes de solution. Il est possible de remarquer sur le site de l’Agence de la santé publique du Canada que l’engagement du pays s’effectue en trois actions. La première consiste à fournir du personnel médical pour les laboratoires en Sierra Leone afin d’analyser les données récoltées. La deuxième est d’augmenter les dons envers l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La troisième est de fournir aux populations touchées des doses du vaccin expérimental mis au point par des chercheurs à Winnipeg, ville où l’Agence de la santé publique du Canada développe ses vaccins.

Aux dernières nouvelles, le vaccin expérimental canadien livré à l’OMS n’aurait toujours pas été utilisé auprès des populations touchées par le virus Ebola. Le vaccin, qui doit être acheminé à Genève afin de recevoir l’accord de l’OMS, n’est toujours pas arrivé pour effectuer les tests préliminaires. La docteure Marie-Paule Kieny, directrice adjointe à l’OMS, affirmait récemment que les derniers détails étaient réglés concernant la réception du vaccin. Selon elle, il ne s’agirait plus que d’une question de jours avant que le vaccin n’y soit analysé.

L’apparition d’un autre problème

Désormais, plusieurs experts s’entendent sur l’origine du virus Ebola. Le virus proviendrait des chauves-souris frugivores. La viande de chauve-souris étant très prisée par les populations locales d’Afrique de l’Ouest, celle-ci aurait transmis le virus directement à ces populations. Dès que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a pris connaissance de cette origine, elle s’est empressée de sensibiliser les populations des dangers de consommer cette viande. Cependant, la FAO a noté qu’il était très difficile de changer les habitudes alimentaires des habitants locaux qui continuent de chasser la chauve-souris.

Selon les experts, ce serait au moment où les gens effectuent le dépeçage de l’animal qu’ils entreraient en contact avec les fluides de la chauve-souris qui seraient porteurs du virus. De par son alimentation, la chauve-souris laisserait également des fluides sur les fruits qu’elle mange. La FAO a donc décidé de détruire certaines parties des stocks de fruits et de blé des régions touchées par l’Ebola afin de contenir la propagation du virus.

Certains membres des Nations Unies envoyés sur le terrain déplorent que les populations aient déjà de la difficulté à se nourrir, car la rareté des produits issus de l’agriculture a créé une explosion des prix sur les marchés locaux. L’ONU envisage maintenant d’utiliser une partie de ses fonds afin d’approvisionner en nourritures les populations d’Afrique de l’Ouest. Ebola n’est plus seulement une épidémie, elle crée indirectement une famine alimentaire.

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