Par Marie-Hélène Beaupré
Rayonnante par sa diversité culturelle, la population étudiante sherbrookoise regroupe en une grande famille les coutumes des quatre coins du Québec.
Ah, Sherbrooke! Si nous pouvions attribuer un qualificatif ou même une qualité première à cette ville, c’est probablement son caractère accueillant qui ressortirait dès le départ. On n’a qu’à regarder les chiffres que nous présente l’Université pour s’en rendre compte : « Plus de 67 % de la population étudiante québécoise de naissance provient d’une région autre que l’Estrie. » Ce bassin de nouveaux arrivants en territoire estrien s’adapte-t-il bien? La réponse est certainement oui!
S’évader pour se rassembler
Le départ du nid familial afin de se rapprocher de la ville, pour les gens en provenance des diverses régions éloignées du Québec, peut s’avérer un événement stressant. Toutefois, ils sont forts de réaliser, une fois un pied mis dans l’engrenage de la vie universitaire, qu’ils sont loin d’être les seuls dans cette situation. Des jeunes de partout dans la province se retrouvent ici ensemble et au final, ne font que partager leurs coutumes et ne forment ni plus ni moins qu’une grande famille. On le dit souvent, mais le sherbylove est un fait. Certes, ce mélange de cultures donne parfois lieu à de cocasses surprises. Certains sont aux prises avec un accent particulier (ce qui fait bien souvent leur charme auprès de leurs comparses d’autres provenances), d’autres avec des expressions singulières qui font apparaître chez leurs nouvelles connaissances de gros points d’interrogation dans leur regard. Pour d’autres, ce sont des manies qui sont remises en question. À titre d’exemple, pour ma part, étant originaire de la Côte-Nord, j’ai dû vivre un certain deuil lorsque j’ai réalisé que si je voulais boire mon café Tim Hortons avec une paille ici, je devrais faire moi-même un petit trou dans le capuchon de mon gobelet, souvent avec une clé d’auto, à défaut pour la chaîne de restauration de posséder l’instrument merveilleux dont disposent les Tim Hortons de la Côte-Nord pour faire des trous.
Évoluer sans oublier
Bien que plusieurs comme moi doivent composer avec quelques aspects non familiers de la ville, chacun y trouve son compte en fin de compte. Tous finissent par adopter de nouvelles expressions dénichées chez leurs voisins de l’est, de l’ouest, du nord ou même du sud, de la grande ville ou de la campagne. Ensemble, ils développent de nouvelles manies typiquement « de la place » comme on dit en bon Québécois. Ils ont le plaisir de découvrir dans leur nouvel environnement de vie de petits endroits où ils deviendront bien vite des habitués et finalement, ils redéfinissent leur identité régionale. Les gens de régions n’en perdent pas moins leurs origines lointaines, ils élargissent simplement leur bagage d’une manière fantastique. Finalement, ils ne font qu’ajouter à leur passeport québécois un saut marqué d’amour et d’intégrité. C’est la pluralité de l’endroit qui fait de Sherbrooke une ville où il fait bon vivre.