Mar. Juil 23rd, 2024

Par Sarah Gendreau Simoneau 

L’Université de Sherbrooke (UdeS), comme à son habitude, fait bonne figure sur le plan environnemental grâce à des idées novatrices. Elle s’apprête notamment à étudier la santé des plantes grâce à l’inauguration de nouvelles serres de haute technologie et on apprenait également qu’elle a franchi un nouveau record de réduction de GES.   

Comment la flore s’adaptera-t-elle aux changements climatiques ? Est-ce que les plantes se défendent contre les maladies qui ravagent les cultures ? Si oui, comment ? Grâce à des serres uniques en Amérique du Nord inaugurées le 2 mai dernier, l’UdeS pourra répondre à ces nouveaux enjeux en générant du savoir inédit grâce à ses installations à la fine pointe de la technologie qui pourraient grandement contribuer à révolutionner notre compréhension des végétaux. 

Les serres, appelées Complexe de recherche intégrative en sciences végétales et environnementales (CORSÈVE), évaluées à 11 millions de dollars, permettront l’étude des plantes dans diverses conditions pendant toute l’année. 

Le site est divisé en six locaux distincts dans lesquels seront recréées des conditions climatiques allant du froid polaire aux canicules. Grâce à tout ça, les équipes de recherche pourront décortiquer des données plus complètes sur la croissance et le système de défense des plantes, avec des retombées escomptées en matière de productivité agricole et de sécurité alimentaire. 

Des avantages considérables 

Le directeur scientifique des serres, Peter Moffet, est convaincu que l’infrastructure de pointe décuplera les possibilités de recherche. « Les recherches qui se font et qui se feront dans le CORSÈVE touchent tous les aspects de la biologie végétale, de la connaissance sur le plan moléculaire aux traits macroscopiques, jusqu’aux interactions avec les microorganismes, les sols et les écosystèmes. De façon plus concrète, on parle de mieux comprendre notamment comment les plantes se battent contre les pathogènes, comment elles collaborent avec les microbes bénéfiques et comment elles réagissent aux stress environnementaux. » 

Parmi les variétés étudiées, on trouve les tomates, les pois, les radis, le blé et les érables à sucre. Grâce à un phénotypeur automatisé, donc un appareil qui récolte plusieurs données sur les plantes, les personnes chercheuses et étudiantes pourront analyser leur évolution.  

En ce moment, les étals ne sont pas particulièrement garnis. Cependant, le tout devrait changer dans les prochains mois puisque l’équipe prévoit des milliers de plantes pour plusieurs programmes de recherche. 

Cette infrastructure de recherche représentera aussi une plus-value en enseignement, comme le souligne le professeur Moffet : « Du laboratoire aux serres, jusqu’aux études sur le terrain, les personnes étudiantes qui travaillent avec nous vont être en mesure d’appliquer leurs connaissances dans une panoplie d’endroits. Dans le jargon universitaire, on appelle ça former de la main-d’œuvre hautement qualifiée. » 

Partenariat avec l’Université McGill 

Les serres CORSÈVE sont le fruit d’une collaboration entre l’UdeS et l’Université McGill, et elles viendront compléter l’écosystème de recherche de la Plateforme de phénotypage de plantes de l’Est du Canada (ECP3), laquelle est axée sur la durabilité et la productivité de l’agriculture canadienne. 

« Trouver des solutions durables aux problèmes agricoles nécessite une collaboration ciblée entre les principaux chercheurs du domaine. Nous sommes heureux de travailler en partenariat avec nos collègues de l’Université de Sherbrooke dans le cadre de ce projet », évoque Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biomécanique du développement des plantes. 

Pour l’Université de Sherbrooke, cette infrastructure bonifiera les outils mis à la disposition des chercheuses et chercheurs du Centre SÈVE, un regroupement stratégique administré à l’Université de Sherbrooke et financé par les Fonds de Recherche du Québec — Nature et technologies. 

Un record en matière de réduction d’empreinte carbone 

L’Université de Sherbrooke franchit un nouveau record de réduction de gaz à effet de serre (GES). Grâce à sa performance en gestion énergétique pour ses bâtiments, l’UdeS a diminué de 77 % ses émissions de GES reliées à sa consommation d’énergie par rapport à l’année 2002-2003. 

Depuis 2003, les émissions liées à l’énergie consommée par le parc immobilier sont passées de 15 594 tonnes équivalentes de CO2 à 3583 tonnes pour 2022-2023, malgré le contexte d’accroissement de 52 % du parc immobilier et de 59 % de l’effectif étudiant de l’UdeS. 

L’Université de Sherbrooke a fait de l’efficacité énergétique son principal cheval de bataille en multipliant les efforts au chapitre de la lutte contre les changements climatiques. La carboneutralité des émissions directes et indirectes liées à l’énergie, initialement prévue pour 2030, a été atteinte dès 2022 grâce à la mise en place d’une ambitieuse stratégie visant une réduction maximale des émissions de GES à l’UdeS et à un programme de compensation carbone.  

Près de 50 projets porteurs en efficacité énergétique depuis 2003 ont pu aider à réduire les GES à la source. Notamment, le Service des immeubles préconise ainsi l’utilisation optimale de l’hydroélectricité pour le chauffage à l’aide de thermopompes, un suivi amélioré de la performance des systèmes mécaniques avec l’ajout de contrôles automatisés, la récupération des sources de chaleur facilement disponibles, donc celle émanant du centre de calcul numérique, l’utilisation d’autres sources d’énergie renouvelable en appoint comme la géothermie, puis l’achat de gaz naturel renouvelable. 

D’autres projets sont d’ailleurs à l’étude pour permettre à l’UdeS d’atteindre d’autres objectifs et de développer une expertise de haut niveau, notamment l’intégration de technologies d’énergie renouvelable et de séquestration de CO2. L’optimisation des infrastructures de chauffage à la Faculté des sciences humaines ainsi que celle de la ventilation des hottes de cuisine de la cafétéria du pavillon Multifonctionnel font aussi partie de ces nouveaux projets. 

Un budget carbone qui privilégie des projets québécois 

Depuis huit ans déjà, l’UdeS prévoit chaque année dans son budget un investissement permettant de compenser son empreinte carbone, une pratique innovante et exemplaire dans ce domaine. 

François Lafortune expert-conseil en quantification et vérification des gaz à effet de serre et chargé de cours au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) mentionne par ailleurs que pour la première fois cette année, la majorité des sommes liées à la compensation carbone de l’UdeS sont investies dans des projets réalisés en sol québécois, soit la forêt Pivot d’ECOTIERRA et des projets liés à la Communauté durable de Solutions Will. 


Source: Michel Caron

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Rédactrice en chef et directrice générale, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE pour le journal Le Collectif | Site web

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

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