Sam. Juil 27th, 2024

Par Orane Gallois

Vendredi dernier, en après-midi, des milliers de Sherbrookois ont marché dans la rue pour réclamer des actions concrètes de la part du gouvernement afin de lutter contre le réchauffement climatique. Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre du mouvement « Fridays for future », suivi dans plus de 2000 villes à travers le monde et initié par la jeune Suédoise de 16 ans, Greta Thunberg.

« On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat », « La planète sèche, nous aussi », « Pas de planète B ». Ils étaient environ 1 500 dans les rues de Sherbrooke, vendredi le 15 mars en début d’après-midi, à faire entendre leurs revendications à coup de klaxon et de slogans variés. A cette marche, principalement étudiante, se sont joints des citoyens de tous âges, allant du jeune de cinq ans sur sa bicyclette, au retraité habillé en vert de la tête au pied, en passant par les élèves du secondaire qui sont venus soutenir le mouvement. Pour cette occasion, les cours de l’Université et du Cégep de Sherbrooke ont été suspendus.

Revendications étudiantes

Les trois principales revendications des étudiants étaient, d’abord, d’inclure l’environnement dans le cursus scolaire et ensuite, de réexaminer l’ensemble des lois existantes en vertu d’une évaluation environnementale permettant de respecter les objectifs climatiques fixés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). En dernier lieu, les manifestants ont demandé plus de transparence de la part des institutions publiques et privées. Ils ont notamment demandé à ce que les banques n’investissent plus dans les énergies fossiles et subventionnent à la place des projets éco-responsables.

Les participants sont partis de l’Université de Sherbrooke et ont marché jusqu’à l’Hôtel de ville, ramassant les déchets sur leur passage et éveillant la curiosité et le soutien des passants.

Empreinte écologique personnelle

La plupart des étudiants interrogés disent déjà faire des efforts pour réduire leur impact écologique à titre individuel, par exemple en favorisant les circuits courts, l’agriculture biologique ou les déplacements à vélo. Certains sont même devenus vegans ou adoptent un mode de vie « zéro déchet ». D’autres s’impliquent dans des associations au sein de l’université à travers les Comités du Frigo Free Go et du Campus Vert ou de l’association Enactus. Néanmoins, tous s’accordent sur le fait qu’au-delà des efforts individuels, des changements structuraux importants doivent être faits au niveau étatique si nous voulons atteindre les objectifs fixés par le GIEC.

Certaines personnes ont néanmoins émis quelques réticences face aux impacts d’une telle marche pour le climat.

« Au lieu de marcher dans la rue, si toutes ces personnes se mobilisaient pour créer des projets concrets, les impacts seraient tellement plus grands », mentionne un étudiant en gestion.  Cet étudiant en gestion pense que, malheureusement, la majeure partie des personnes qui marchent dans la rue aujourd’hui veulent que les politiciens prennent des décisions pour l’environnement, mais ne sont pas prêts à renoncer à leur confort de vie. Pour lui, il est temps que les citoyens se mobilisent, non pas pour demander à d’autres d’agir à leur place, mais afin de prendre leur destin en main et de travailler sur des projets concrets.

Greta Thunberg, militante suédoise pour le climat

Du 20 août 2018 au 9 septembre 2018, Greta Thunberg a arrêté l’école en demandant au gouvernement suédois de réduire l’émission de carbone comme prévue par l’Accord de Paris.  Suite à un été de chaleur intense et de feux de forêt sans précédent, la jeune Suédoise a réalisé que les changements climatiques devenaient urgents et que l’on devait agir. Suite aux élections générales du 9 septembre dernier, Greta est retournée à l’école. Cependant, elle continue de manifester tous les vendredis devant le parlement suédois. Elle a participé à la manifestation Rise for Climate devant le Parlement européen à Bruxelles et à la Déclaration organisée par Extinction Rebellion à Londres. Le 4 décembre 2018, Greta Thunberg a pris la parole à la COP24, le sommet de Nations unies sur les changements climatiques, en déclarant :

« Ce que nous espérons atteindre par cette conférence est de comprendre que nous sommes en face d’une menace existentielle. Ceci est la crise la plus grave que l’humanité ait jamais subie. Nous devons en prendre conscience tout d’abord et faire, aussi vite que possible, quelque chose pour arrêter les émissions et essayer de sauver ce que nous pouvons. »

La jeune vegan est nominée pour plusieurs prix et en a gagnés plusieurs depuis le début de son mouvement pour l’environnement. Elle est notamment une des lauréates du prix Svenska Dagbladet, un concours qui propose aux jeunes Suédois d’écrire un article pour le climat en mai 2018. Greta Thunberg est aussi l’une des trois nominés pour le prix Héros de l’environnement du WWF Suède. La compagnie d’électricité Telge Energi l’a nominée pour le prix Enfants pour le Climat, mais elle a refusé puisqu’elle devait se rendre à Stockholm et qu’elle est contre l’usage de l’avion. Elle a aussi reçu la bourse d’études Fryshuset du Jeune modèle de l’année en novembre 2018. Le Time Magazine l’a nommée, pour l’année 2018, parmi les 25 adolescents les plus influents du monde. Depuis mars 2019, elle est proposée pour le prix Nobel de la Paix. Greta a été nominée par trois députés norvégiens pour ce prix et, si elle le remporte, elle sera la plus jeune gagnante de ce prix.

Si une telle marche a un pouvoir symbolique fort, il est essentiel de ne pas oublier que la lutte contre le réchauffement climatique ne se limite pas à une marche dans l’année mais à un ensemble d’actions concrètes au quotidien, que ce soit au niveau individuel ou collectif.

Maintenant que l’appel à agir a été lancé, il faudra continuer sur cette dynamique pour que le gouvernement prenne lui aussi ses responsabilités.


Crédit Photo @ Béatrice Palin

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