Mer. Avr 17th, 2024

Par Katrine Joncas

Depuis déjà quelques années, l’urgence d’agir concernant la pollution des océans est signalée par les environnementalistes. Dans le cadre du projet final de leur baccalauréat, des étudiants de la Faculté de génie ont lancé le projet Hoola One, qui vise à ramasser les plus petites particules de plastique sur les plages. À peine une semaine avant que leur création soit envoyée à Hawaï, Le Collectif s’est informé sur le sujet avec Jean-Félix Tremblay, un ancien étudiant de l’Université de Sherbrooke, qui travaille maintenant à temps plein sur ce projet dans le but d’éventuellement en faire une entreprise.

Selon les environnementalistes, la situation est alarmante : « D’ici 2050, il y aura plus de plastique dans les mers que de poisson », a mentionné, il y a déjà un moment, Erik Solheim, chef de l’agence de l’ONU pour l’environnement. Douze étudiants de la Faculté de génie ont pris cette situation au sérieux et s’y sont attardés dans le cadre de leur projet de fin de baccalauréat.

Tout a commencé à l’hiver 2017, alors qu’un des membres de l’équipe a mentionné avoir réalisé, lors d’un voyage à Hawaï, que le problème du plastique dans les océans était aussi observable sur les plages. Après quelques recherches, les étudiants se sont rendu compte qu’aucune compagnie ne s’attardait au plastique sur les plages, mis à part des OBNL organisant des collectes dans le but de sensibiliser la population à la problématique, mais qui n’arrivent pas à collecter les plus petites particules de plastique. Par conséquent, une accumulation de petites particules de plastique se crée depuis des dizaines d’années sur les plages.

Bien que l’objectif de départ ait été de ramasser toutes les plages dans le monde, l’équipe s’est rapidement aperçu que le problème le plus fréquemment mentionné par les organismes était les micro plastiques, soient les plus petites particules de plastique. Ces particules sont si petites qu’il est difficile pour les espèces marines de les différencier des grains de sable, ce qui s’avère donc très dangereux pour leur survie.

À la recherche d’un collaborateur

À la recherche d’un collaborateur pour démarrer leur projet, les étudiants sont tombés sur Kamilio Beach, une plage réputée comme étant l’une des plages les plus polluées. Par la suite, les futurs ingénieurs ont été redirigés vers Hawaii Wildlife Fund, un organisme qui organise des collectes de déchets sur les plages chaque année. Ils ont alors communiqué avec cet organisme pour tenter de comprendre et d’identifier leurs besoins et ainsi orienter leur projet. Ensuite, les étudiants ont contacté plusieurs autres organismes. Il s’est avéré que, sans même qu’ils n’aient besoin de prononcer le mot « micro plastique », c’est le problème majeur qu’identifiaient les répondants en premier lieu.  L’équipe est donc allée de l’avant avec Hawaii Wildlife Fund, qui a accepté de collaborer avec eux et qui leur a envoyé un échantillon de sable et de plastique afin que l’équipe puisse caractériser l’état du sable. Ils sont demeurés en contact tout au long du processus pour connaître l’état de la plage.

Du financement nécessaire

Mettre la machine sur pied, l’envoyer à Hawaï, aller sur place pour la réalisation des tests… évidemment, un tel projet nécessite de sérieux moyens financiers. L’équipe s’est alors créé un profil sur Gofundme, une plateforme gratuite de collecte de fonds en ligne. Grâce à cette plateforme, ainsi qu’aux activités de financement, aux bourses et aux commandites, l’équipe est parvenue à amasser 75 000 $ pour la fabrication de la machine. À l’étape du financement, familles et amis du groupe, ainsi que les étudiants de l’Université de Sherbrooke, ont été utiles : « On a sollicité énormément les étudiants et nos familles. On voit qu’il y a encore du support à ce niveau-là », a mentionné Jean-Félix Tremblay. De plus, comme l’envoi de la machine nécessite une somme d’argent importante, Hawaii Wildlife Fund a amassé 15 000 $ US : « Grâce à cette somme, on pourra envoyer la machine à Hawaï pour la tester, puisque jusqu’à maintenant, elle a seulement été testée à -10°C au Parc Blanchard », raconte Jean-Félix avec une voix ricaneuse. Si des bris venaient à contrarier les tests, une partie de cette somme a été réservée pour la réparation de la machine.

Toujours dans le but de financer leur projet, mais aussi de faire affaire avec des compagnies du milieu, Hoola One a réussi à décrocher une panoplie de commanditaires et de collaborateurs, notamment Cascades, Prinoth et le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable de l’Université de Sherbrooke.

Pour la suite

Dans les prochains jours, six des douze coéquipiers initiaux partiront à Hawaï afin de réaliser des tests avec la machine. Les jeunes ingénieurs formeront les gens du Hawaii Wildlife Fund et leur légueront la machine. Aujourd’hui, l’équipe est maintenant restreinte à trois ingénieurs qui travaillent à temps plein sur le projet. À la veille d’aller tester la machine pour la toute première fois sur une plage d’Hawaï, les membres ne peuvent qu’espérer pouvoir commercialiser leur appareil et nettoyer le plus de plages possible. Présentement, les membres ont identifié des problèmes de micro plastique sur les plages, surtout dans l’océan pacifique et la côte ouest américaine. C’est donc les endroits auxquels ils s’attarderont en premier.

Comme ils vivent présentement de ce projet, ils désireraient également faire en sorte que leur produit réponde aux besoins et intéresse un segment de clients pour qu’ils puissent vivre de ce projet sur lequel ils mettront toutes leurs énergies. L’avenir s’annonce donc ensoleillé pour ces jeunes ingénieurs qui ont ce projet au cœur des préoccupations environnementales actuelles.

Tu es passionné et passionnée de communication, de marketing ou de sciences politiques?

Bien que Hoola One soit déjà en branle et qu’un site web existe déjà, les propriétaires sont à la recherche de la perle rare pour les aider avec leurs communications et leur marketing. Dans le cadre d’un stage ou d’un emploi à temps partiel, la personne sélectionnée devra entre autres s’occuper de la page Facebook du projet ainsi que de veiller à utiliser les bons outils pour faire connaître Hoola One. Tu te sens interpellé? Renseigne-toi à info@hoolaone.com


Crédit Photo @ Hoola One

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