Mar. Juil 23rd, 2024

Par Sarah Gendreau Simoneau 

Une fin de session parfaite, sans bisbille dans un travail d’équipe, sans stress et sans fatigue? Ça n’existe pas. Une fin de semaine entre amis au chalet qui n’est finalement pas ce que tu t’imaginais? C’est normal. Il faut arrêter de vouloir tout contrôler. Le lâcher-prise, tu connais?  

Ç’a l’air banal et facile, un peu « matante » sur les bords même, cette façon de dire de « lâcher prise ». Mais à force de vouloir contrôler chaque chose qui nous entoure, on gaspille notre énergie et notre calme. Les changements climatiques, les conflits ailleurs dans le monde, la façon dont sont traitées les minorités, on peut faire notre part, chacun chez nous, mais malheureusement, on doit lâcher prise. Les exemples cités plus haut — la fin de session, le chalet entre amis — semblent moins dérangeants tout d’un coup, hein?  

C’est quoi, le lâcher-prise?  

Lors des épreuves du quotidien, on a tendance à contrôler nos émotions et nos actions. On voit ça partout, on n’y échappe pas. C’est comme une norme. Certaines personnes sont plus sujettes à vouloir tout contrôler, d’autres moins, mais on se rejoint tous et toutes quelque part sur l’échelle du contrôle.  

Lâcher prise, ça veut dire accepter et s’adapter aux changements. En fait, c’est de mettre de côté nos attentes sur une réalité sur laquelle on n’a tout simplement pas le contrôle. En pratiquant le lâcher-prise, on se libère d’une pression qui nous bloque dans une réalité qui, de toute manière, est hors de notre contrôle. Il s’agit d’une transformation profonde de la manière d’être et d’agir.  

Les obstacles auxquels nous faisons face éveillent toutes sortes d’émotions qui peuvent perturber l’équilibre intérieur. Souvent, on craint alors de perdre la maîtrise sur soi-même ou encore sur la situation en question. Parfois, c’est même de perdre contrôle sur les deux à la fois.  

Lâcher prise, c’est d’accepter de ne pas pouvoir maîtriser ce qui n’est pas contrôlable. 

Comment faire?  

Le lâcher-prise s’entame au moyen d’une réflexion en prenant conscience des émotions qui nous transpercent face à ce qui nous arrive. Ensuite, on doit prendre conscience de l’inefficacité du contrôle sur ce qu’on ne peut pas changer ni influencer. C’est là qu’on se rend compte de toute la perte d’énergie et de bien-être que représente notre acharnement à vouloir changer les choses, tout régler et tout contrôler. L’acceptation vient ensuite, celle d’abandonner l’idée de ce à quoi on tient, mais aussi celle de se pardonner de ne pas arriver à contrôler la situation.  

Changer en acceptant nos limites et en conservant nos valeurs, c’est un peu ce à quoi lâcher prise réfère, ce qui n’est certes pas évident. Il faut accepter de renoncer à ce certain contrôle, sans toutefois renoncer à nos buts et objectifs. 

La pleine conscience est une excellente stratégie pour dissocier ou laisser passer nos pensées négatives. Cette approche préconise à apprendre à remarquer quand on commence à avoir des pensées négatives automatiquement. Ensuite, on peut retourner notre attention au moment présent.  

Est-ce que des fois, on pense trop? Certainement. On réfléchit souvent à outrance pour pouvoir trouver un moyen de contrôle. Les hyper cérébraux, notamment, sont pénalisés dans leur quotidien par des ruminations permanentes qui les empêchent d’avancer et ralentissent leur passage à l’action ou leur prise de décision. Tu te reconnais, hein? 

Un truc, pour contrer cette manie de trop penser, consiste à simplement respirer selon la méthode 555. Inspirer pendant 5 secondes, expirer 5 autres secondes et faire tout ça 5 minutes durant, te voilà déjà plus détendu et propice au relâchement. 

Te changer les idées, ça te dit? C’est une des meilleures façons de lâcher prise sur des situations hors de notre contrôle. Se concentrer sur une activité sportive, sur quelque chose qui pratique notre créativité ou encore sur l’écoute d’un balado qui nous intéresse permet de mettre notre énergie ailleurs. 

La peur du jugement, la peur de l’échec et la peur de décevoir ralentissent le processus de lâcher-prise. On doit être capables de dire stop à la perfection, de réviser le sens du mot performance et surtout de s’écouter, de se protéger, de se respecter, de prendre soin de sa santé mentale, de laisser aller sa vulnérabilité, de laisser aller la perfection. Personne n’est parfait ni infaillible, il en va de même pour les situations qui surviennent autour de nous. On oublie le regard des autres s’il vous plaît! 

Pourquoi est-ce si difficile? 

Le lâcher-prise, c’est difficile parce qu’on ne veut pas souffrir, on essaie donc de se battre contre des situations dérangeantes. Ce n’est pas un comportement instinctif de lâcher prise. On lutte inlassablement ou alors on continue pour atteindre les résultats escomptés. Pareil pour les autres apprentissages de la vie où l’abandon n’est pas envisageable. Dans certains moments, la situation semble se complexifier. C’est la loi du plus fort. Elle s’entremêle, ce qui obscurcit toute perspective. 

Quand on fait face à de la pression, par exemple, on a du mal à lâcher prise même si ça permet de viser notre bien-être. Si la pression devient constante, c’est difficile de ne pas se sentir coupable ou de voir baisser notre estime de soi. Lâcher prise, ce n’est pas abandonner, mais plutôt se libérer d’un fardeau de l’attente irréaliste. Le renoncement permet à la vie de suivre son cours de façon fluide et authentique. C’est sûr, ça va à l’encontre de nos conditionnements les plus ancrés. 

Plus on trouve des trucs, plus on se parle, plus on se concentre sur notre pleine conscience et sur l’acceptation, et plus le lâcher-prise sera facile. Ça se peut que demain matin, si ton coloc n’a pas nettoyé la salle de bain comme il le promet depuis une semaine, tu ne sois pas capable de lâcher prise et que tu ressentes des émotions plus vives de colère ou de déception, mais à la longue, le lâcher-prise s’installera tranquillement. 


Source: Pixabay

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Rédactrice en chef et directrice générale, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE pour le journal Le Collectif | Site web

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

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