Par Sarah Gendreau Simoneau

Les yeux du monde entier sont en ce moment rivés sur les performances des athlètes qui donnent leur 110 % aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. Après une cérémonie d’ouverture qui a provoqué, d’un côté, un enthousiasme face à une France ouverte sur le monde et à une cérémonie hors du commun, de l’autre des critiques assumées face à certaines apparitions et à certains messages véhiculés, qu’en est-il de l’organisation de ces Jeux ?
Ayant déposée sa candidature en 2015, c’est en 2017 que la Ville Lumière a officiellement été désignée pour recevoir les 33es olympiades de l’ère moderne. Retour sur quelques bonnes idées sur papier qui ne le sont peut-être pas tant que ça en réalité.
Des Jeux aussi verts que promis ?
Paris 2024 promettait d’être les Jeux les plus verts de l’histoire. Les personnes organisatrices ont donc fait concevoir un village olympique avec cet esprit écologique et durable avec 300 000 mètres carrés d’allées et d’espaces verts.
Les bâtiments ont été construits en réduisant l’empreinte carbone sur leur durée de vie d’environ 50 % et beaucoup de matériaux naturels ont été utilisés, selon le site de la Solideo, la société responsable de la construction des infrastructures olympiques.
Le village des athlètes, semble-t-il, dispose de 100 % d’énergie renouvelable, et 100 % de la nourriture délivrée est issue de sources durables et certifiées. Des panneaux photovoltaïques ont également été installés sur les toits des bâtiments résidentiels.
Les habitations ne comportent pas de climatisation. Cependant, certaines délégations se sont inquiétées de la canicule et des hautes températures, tellement qu’elles ont apporté des appareils de climatisation. C’est le cas de celle du Canada qui s’est dotée de 2 500 appareils pour garnir 7000 chambres, « afin d’offrir des conditions optimales pour la santé et la performance d’Équipe Canada », selon le Comité olympique canadien (COC). Ces systèmes de climatisation ont un rendement élevé tout en ayant une faible émission. Les unités seront ensuite données aux populations locales dans le besoin après les Jeux, fait valoir le COC.
La mairesse de Paris, Anne Hidalgo, avait, avant les Jeux, rétorqué que le village olympique « n’aurait pas besoin [d’un système de climatisation] ». « J’ai beaucoup de respect pour le confort des athlètes, mais je pense beaucoup plus à la survie de l’humanité. »
Par ailleurs, des collectifs se sont mobilisés pour dénoncer les arguments avancés par les organisateurs, qui parlent non seulement de Jeux carboneutres, mais aussi d’avancées sociales et d’héritage pour les populations.
« Ces investissements gigantesques, dont se vantent les promoteurs des JO, cachent une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculation », ont-ils confié à Reporterre.
L’architecte en fabriques innovantes et responsables, Ivan Fouquet, interrogé par Radio-Canada Sports, explique que c’est surtout la venue des nombreux touristes qui va avoir un impact carbone. « On a également vu que le développement des infrastructures olympiques a été dévastateur sur des îlots de verdure qu’on a dû détruire. En plus du village olympique, où il n’y a pas véritablement de détail sur la carboneutralité du site, il y a le village des médias, qui sera fini de construire seulement après les Jeux », commente-t-il, ajoutant que, pour lui, « les JO annoncés comme les plus verts de l’histoire, c’est seulement un plan de communication ».
Un village olympique désuet pour les athlètes
Qui n’a pas entendu parler des lits « en carton » sur lesquels les athlètes devaient dormir tout au long de leur séjour à Paris ? Bien sûr, il s’agit de lits faits à partir de carton 100 % recyclé. C’est d’ailleurs le même modèle qui avait été utilisé lors des JO de Tokyo en 2021. Sur les lits, on peut voir l’inscription : « Rêvez vos exploits de demain ». Il paraîtrait que les matelas placés sur la structure ne sont pas confortables au goût de certains athlètes, si bien que plusieurs ont placé une housse de couette ou un autre petit matelas sous le matelas de base afin de mieux dormir et d’être frais et dispos pour compétitionner.
En plus des lits qui dérangent, la nourriture ne semble pas assouvir les besoins alimentaires des athlètes. La quantité de celle-ci est même insuffisante pour certains aliments, notamment les œufs qui sont rationnés. Des athlètes se seraient plaints de la quantité de nourriture proposée ou encore de la vitesse de réapprovisionnement des aliments.
Certains ont critiqué les trop petites portions, les plats sans goût et les files d’attente trop longues. Les athlètes de disent déçus de ne pas pouvoir manger la très réputée gastronomie française comme on la retrouve à l’extérieur du village olympique.
Ce sont plus de 550 recettes qui ont été créées pour l’occasion, avec une sélection de menus gastronomiques servis dans une annexe imaginée par de grands chefs français. Élaborées en consultant des athlètes et des personnes professionnelles de la nutrition, elles visent notamment à servir une cuisine plus végétale et plus locale.
Sodexo Live, la filiale du géant de la restauration collective Sodexo qui exploite le restaurant du village, explique qu’ils ont eu quelques jours en début de parcours olympique pour s’ajuster. « Certains produits, tels que les œufs et les grillades, sont particulièrement prisés par les athlètes et les volumes ont donc été renforcés, en accord avec Paris 2024. Depuis, les quantités proposées sur ces produits permettent de répondre à l’ensemble des besoins », a assuré le groupe.
Malgré tout ça, les athlètes de partout dans le monde, qui sont les vraies vedettes de ces Jeux, semblent bien apprécier leur séjour. Les emplacements des différentes compétitions leur permettent de profiter des points de vue qu’offrent les monuments de la capitale française. Jouer un match de volleyball de plage aux pieds de la tour Eiffel ou encore pratiquer l’équitation sur les terrains du Château de Versailles, quoi de mieux pour se souvenir de ces moments toute sa vie !
Source: Olympics.com

Sarah Gendreau Simoneau
Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.
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