Par Nicolas Ternisien
À l’aube de nouvelles élections générales déclenchées par le gouvernement Marois, il y a un risque de voir la réforme des universités québécoises, fruit du Sommet sur l’enseignement supérieur de 2013, devenir un dossier secondaire ou simplement oublié.
Admettant que les partis d’opposition étaient un obstacle à la mise en œuvre des projets politiques entrepris par le Parti québécois, la première ministre du Québec, Pauline Marois, a pris la décision de lancer des élections générales qui auront lieu le 7 avril prochain. Faisons fi de tout le jeu politique qui fait rage en ce moment et concentrons-nous plutôt sur le probable impact qu’aura le résultat de ce scrutin sur les universités du Québec.
La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) tire effectivement la sonnette d’alarme dans un communiqué en se demandant : qu’arrivera-t-il des lois et des réformes pressantes pour l’université? Cette inquiétude légitime provient du fait que tous les projets de loi qui avaient été étudiés ou qui étaient prévus se retrouvent « morts au feuilleton ». Peu importe la nouvelle assemblée élue, elle aura la charge de proposer des nouveaux projets de lui qui pourront être dans la droite ligne de ce qui se faisait jusqu’alors ou bien être totalement différents. Nous pouvons comprendre une certaine crainte d’un probable retour à zéro en ce qui concerne les chantiers entourant la réforme des universités.
Tout comme la FQPPU, nous pouvons redouter que tout le travail accompli lors des derniers mois ne subisse les foudres des élections. Ce serait alors l’héritage du Sommet sur l’enseignement supérieur de 2013 qui célébrait la nécessité d’adopter des lois et des mesures pour affirmer la mission essentielle de l’université et sa pérennité qui est menacée. Même si des avancées ont été réalisées telles que la création du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science de la Technologie, le prochain gouvernement pourra décider de donner suite ou pas aux rapports à venir.
Parmi l’un de ces rapports pressants et significatifs pour l’avenir des universités, nous pouvons ainsi donner l’exemple de l’adoption d’une loi-cadre de l’université québécoise qui, comme le souligne la FQPPU, garantirait les engagements du gouvernement et ceux de l’université à l’égard de la collectivité. Également, la création d’un Conseil national des universités qui serait un organisme consultatif, multipartite et indépendant se révélerait essentielle en vue de ne pas réitérer de nouveaux dérapages coûteux comme ce fut le cas ces dernières années. Nous sommes alors en droit de nous interroger quant aux conséquences d’un retard dans l’accomplissement de ces mesures ou de leur abandon total.
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