Donnez au suivant

Redac-edito.creditmarieclaudebarretteSi la lecture est une excellente forme d’éducation, elle peut également devenir source de motivation, de création et d’innovation. Ainsi, avoir des livres qui se renouvèlent périodiquement à portée de main, et ce, gratuitement, est une idée qui a du cran. La Ville de Sherbrooke prend part au mouvement et inaugure une troisième bibliothèque libre-service dans le quartier Est.

Par Marie-Claude Barrette

Tout amateur de cinéma connait l’acteur Haley Joel Osment pour son apparition dans Forrest Gump et pour ses rôles dans les films Sixième Sens, aux côtés de Bruce Willis, et A.I. Intelligence artificielle du très grand Steven Spielberg. C’est pourtant le jeune Trevor de Payez au suivant qui, dans les années 2000, nous a fait questionner sur la possibilité d’un monde meilleur. Mais donner quoi et comment?

C’est dans cette volonté de Donnez au suivant qu’une bibliothèque libre-service a été inaugurée la semaine dernière à l’école Desjardins dans le quartier Est de Sherbrooke. Troisième de ce genre dans le quartier, cette bibliothèque fait renaître l’utilité d’un tel établissement et met en valeur l’accès à l’éducation. S’il y a une façon universelle d’apprendre et de se développer, c’est par la lecture. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la population s’était indignée devant les propos du ministre Bolduc en août dernier quand il avait fortement suggéré de couper dans les bibliothèques.

Les trois maisonnettes sont donc situées dans des endroits stratégiques : à côté d’une école primaire, devant les bureaux du Réseau d’appui aux familles monoparentales et recomposées de l’Estrie (RAME) et à quelques pas du local des jeunes Jardins-Fleuris. Une quatrième sera inaugurée au printemps 2015 et d’autres suivront au fil du temps. Si la vague orange a balayé le Québec en 2011, nous pouvons rêver d’une vague de mots pour séduire et unir petits et grands.

L’importance des livres

La Ville de Sherbrooke ne peut que gagner à faire participer plusieurs autres quartiers dans ce projet inspirant puisque la clé d’une société en santé est son éducation. Bien au-delà du sens pédagogique, l’éducation est synonyme de créativité, de développement et de sensibilisation. Et c’est avant tout par le biais d’une jeunesse éclairée et intéressée que nous évoluerons un peu plus tous les jours.

Par de tels projets, l’éducation devient non seulement abordable et accessible, mais elle témoigne d’une solidarité culturelle. Le principe de Donnez au suivant prend tout son sens dans cette initiative qui demande la participation active de la communauté dans le renflouement desdites maisonnettes. Si cette idée semble être implantée d’abord et avant tout pour apporter support et accessibilité à la lecture aux secteurs plus défavorisés, c’est également dans une optique de proximité et d’entraide que les bibliothèques libre-service se développent dans les différentes villes du Québec. Pouvoir contribuer à l’apprentissage de l’un et la découverte de l’autre est une façon simple (et efficace!) de promulguer un sentiment de bonheur.

Des mots de partout, pour tous

Si ces bibliothèques libre-service donnent envie de lire aux plus jeunes, elles seront également garnies de livres pour les plus vieux. Le principe est fort simple : les citoyens pourront venir emprunter des livres quand bon leur semble, les consulter sur place où faire perdurer le plaisir sur plusieurs jours voire plusieurs semaines ; le tout dans un environnement de respect. Comment renflouer la mini-bibliothèque? En y apportant des livres, simplement. Si l’emprunt est ouvert à tous, le dépôt l’est tout autant!

L’intérêt particulier de bibliothèques libre-échange se trouve également dans son côté intemporel. Le renflouement perpétuel des boîtes ne peut que stimuler les citoyens à retourner souvent sans être limités à un choix fixe d’une quarantaine de livres. Nous pouvons très certainement penser que les livres, en plus de voyager d’une boite à l’autre, feront place à de tout nouveaux bouquins au fil du temps.

Une idée à développer

Ce projet qui prend son envol dans la Ville de Sherbrooke tire très certainement son idée du concept de libre-échange que vous retrouverez dans plusieurs arrondissements de Montréal (qui provient entre autres du Royaume-Uni). « Prenez un livre, laissez-en un » est le slogan affiché sur les boîtes implantées aux quatre coins de la Ville. Nous attendons encore celui qui ornera les nôtres… des idées?

Ces bibliothèques libre-service sont ouvertes du printemps à l’automne, mais fermées pour la période de l’hiver ; l’équipe derrière le projet devra éventuellement penser à une façon de faire perdurer l’accessibilité à travers les saisons et les intempéries. Bien que les livres se préservent mal dans la neige, ils agrémentent parfaitement une journée de tempête ou de froid glacial.

Nous pouvons remercier la Ville de Sherbrooke pour son aide financière de 5 000$, de même que l’organisme Ascot en santé, le comité 0-5 ans et les CPE du quartier d’avoir contribué à ce projet qui, nous souhaitons, ne fait qu’entamer un envol à travers la Ville et les environs.

Donner du sang peut sauver des vies ; donner des livres peut sauver une société. Chers étudiants, pensez à collaborer à ce projet stimulant et partager le plaisir de lire.

(Notez que l’Équipe du Journal se fera un plaisir de récolter vos livres et nous nous assurerons de donner au suivant)

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