Une signature, ça ne change pas le monde, mais…

campus-LauraCain-Amnistie-credit photo_Gilles SabourinPar Laura Cain

Marche rapide, marche rapide, marche rapide. Trop tard, tu es repérée. « Salut! Un peu d’temps pour une signature? » Zut. « Allo non, ben oui, euh ben non, c’est que j’ai un cours qui commence dans deux minutes… Peut-être plus tard? » Et hop, tu files rattraper ton train-train quotidien qui t’attend au détour du café Gigi…

Une table, une banderole jaune canari marquée d’une bougie barbelée, de sympathiques militants et des tablettes de signatures : ça vous dit quelque chose? C’est en effet le décor traditionnel dans lequel œuvre le mouvement d’Amnistie internationale (AI).

Lorsqu’on vous a demandé une signature, vous n’êtes peut-être pas parti et vous n’avez peut-être pas baissé les yeux. Mais soyons honnêtes, le « pas le temps, pas d’argent » est une formule connue. Nous avons tous peur que si on s’arrête, ça ne finisse plus et qu’on ne soit plus capable de s’éclipser poliment ; d’avoir l’air niaiseux parce qu’on risque de se faire dire des affaires auxquelles on ne connait pas grand-chose : peur de-ci, peur de ça.

Mais démystifions la chose. D’abord, qui est Amnistie internationale? Ou plutôt qu’est-ce que c’est? Non, ce n’est pas une bande d’hippies un peu naïfs qui croient à la magie. En fait, AI est un large mouvement qui évolue dans 70 pays autour du globe et rassemble près de trois millions de sympathisants. Il a d’ailleurs célébré son 50e anniversaire en 2011.

AI est en fait une des plus importantes organisations mondiales qui œuvre à la défense des droits de l’homme. « L’homme » dans le sens « d’humain » puisque le respect de la dignité féminine est aussi l’une des principales préoccupations de l’AI. « Un monde où tous les êtres humains jouissent de tous les droits étiquetés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme », tel est le souhait de l’organisation décrit par la coordonnatrice du groupe d’Amnistie Sherbrooke, Mireille Elchacar.

Ce n’est pas pour nous vanter, mais…

Si AI est présente dans les corridors du métro, de l’université et des bibliothèques, c’est avant tout parce qu’elle vit de l’action citoyenne. C’est grâce à cette mobilisation citoyenne que l’organisation conserve son poids et son impact international. Or, beaucoup se questionne sur l’effectivité de l’AI. Pourtant, c’est 66 % des personnes emprisonnées soutenues par l’organisation qui sont libérées et ce n’est qu’un exemple.

Bien sûr, on ne fait pas que signer des pétitions! Diverses actions sont organisées tout au long de l’année afin d’épouser un large éventail de causes : violence faite aux femmes, procès interrompus, torture et conditions inhumaines de détention, violation des libertés d’expression, etc.

D’ailleurs, le 4 novembre prochain, se tiendra, sur le campus de l’Université, une journée spéciale en soutien à Raif Badawi et à sa famille réfugiée ici à Sherbrooke. Une histoire traitée par Caroline Brouillette dans le Collectif en septembre dernier. Ainsi, à la suite de ce rassemblement, une série d’actions seront menées afin d’exiger sa libération tout en lançant un ultime appel au gouvernement saoudien.

Alors, s’il vous plait, la prochaine fois que vous apercevrez notre bannière jaune, ne changez pas de chemin. C’est promis, on ne vous demandera aucun sou et vous serez libre de partir quand bon vous semblera. Parce qu’en principe, au Québec, la liberté n’est pas condamnée…

 

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