Au revoir, anaphylaxie de février

Par Catherine Foisy

L’accord du froid et de la noirceur fait de février un pénible mois. D’ailleurs, si la Semaine nationale pour la prévention du suicide se tenait du 31 janvier au 6 février dernier, ce n’est pas hasardeux. Il est prouvé que le mois de février est plus difficile que les autres. Heureusement, mars ne tarde jamais bien longtemps : février est le mois le plus court de l’année après tout.

L’amour toutefois prend une grande place dans ce mois. Bien qu’il y ait une histoire justifiant la date du 14 février, j’ai envie de l’effacer, et d’en inventer une. J’aimerais réinventer cette histoire à ma façon tout simplement parce que depuis toujours, je souffre d’une allergie très sévère qui ne survient qu’une fois l’an, lors de ce fameux jour de Saint-Valentin. Cette fameuse date, morte depuis longtemps chez moi, renaît aujourd’hui.

Cette année, je la redessine, à ma façon. Loin derrière moi est l’idée de rendre l’amour et la sexualité au service du capital, ce dernier ayant depuis longtemps remporté la course à la chefferie de cette fête haut la main. D’ailleurs, mon anaphylaxie de février me vient probablement de là; du fait qu’on commande, en quelque sorte, l’amour. Détrompez-vous, j’adore aimer, et quand j’aime, je n’aime pas juste un peu. Mais pour moi, aimer, c’est aimer sans règle, sans normalisation. Aimer, c’est aimer avec le cœur et non avec la tête, ou presque. Cette journée où on nous parle d’amour deviendra la fête, qui, pour moi, souligne la diversité des corps, des orientations sexuelles, la diversité sans frontière, sans barrière.

Cette année, je nous souhaite de nous aimer, de nous écouter et de nous découvrir, sous toutes nos formes, sans guide, sans modèle. Au risque de tomber dans le kitsch, j’assume mes propos. J’aimerais vous parler d’ouverture, mais c’est plus que cela. L’ouverture, selon le Larousse, est le « fait, la possibilité, de  contacter, de comprendre, de connaître quelque chose qui est extérieur à son milieu habituel ». Pour quelqu’un qui vient d’une famille prônant l’hétérosexualité, il pourrait s’agir de cela. Mais moi, je suis née dans un monde où tout se pouvait. Je ne suis donc pas ouverte, je suis consciente des différences. Mais ces différences, elles n’ont pas de noyau, ni de point de comparaison. Je ne les compare pas, je les vis, je les vois.

Cette anaphylaxie disparaîtra peut-être, en fait, je l’espère. Célébrons l’explosion des couleurs, mélangeons-les, accordons-leur la même importance à chacune d’elles. Effaçons l’hétéronormativité sociétale.


Pour lire l’article de notre Chef de pupitre à la section Société, Catherine Foisy, c’est ici!

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