Portrait de la nouvelle directrice de la Galerie d’art Antoine-Sirois 

Par Elizabeth Gagné

Le Collectif s’est entretenu avec la nouvelle conservatrice et directrice artistique de la Galerie d’art Antoine-Sirois, Roxanne Labrèche P., alors que son équipe et elle peaufinaient les derniers détails de la nouvelle exposition qui a ouvert ses portes au public le vendredi 7 février dernier.  

L’exposition en cours intitulé Cabinet | Circulado est la première de la nouvelle directrice qui arrive de Montréal remplie d’idée et d’énergie. Elle succède à Suzanne Pressé, qui fut la directrice durant près d’une quinzaine d’années, et qui a chapeauté sa dernière exposition Des arbres aux étoiles.  

Après avoir obtenu son baccalauréat en sociologie à l’UQAM, Roxanne Labrèche décide de faire des études en muséologie. Comme emploi étudiant, Roxanne a travaillé au Musée des Beaux-arts de Montréal. « C’était un excellent terrain de jeux », confit-elle. Après ses études, elle décroche un emploi à VOX centre de l’image contemporaine, un centre d’artistes qui l’a énormément interpellée pour son côté très communautaire où les artistes émergents pouvaient exposer sans passer par les grandes institutions, souvent très restreintes et difficiles d’accès.  

C’est en travaillant à VOX qu’elle a rencontré Suzanne Pressé qui voulait présenter une de leurs expositions à Sherbrooke. En parlant avec Roxanne, Mme Pressé lui disait toujours qu’elle n’allait plus être à la direction, en lui lançant un de ces petits regards qui veut dire « tiens-toi à l’affut des postes d’emplois qui vont s’afficher », explique Roxanne. Et puis c’est comme ça qu’elle a finalement mis les pieds à Sherbrooke. 

Consciente de ne pas avoir le profil type d’une conservatrice et d’une directrice artistique, Roxanne confit qu’elle porte en elle « un amour pur et franc pour les pratiques artistiques, les humains derrière et, principalement, pour l’art contemporain ».  C’est ce qu’elle voit à travers nos générations.  

« Les millénaux et les Gen Z, on peut naviguer à travers ce monde académique parce qu’on crée beaucoup (nos personnalités, nos emplois). On essaie des affaires et ça nous permet d’avoir des bagages hyper hétéroclites, mais hyper polyvalents. »  

 Trésor caché

Les premières impressions de Roxanne Labrèche pour la Galerie d’art ont été très positives. « C’est un lieu assez magique. On a des conditions muséales qui nous permettent de faire des emprunts dans de grandes institutions. On a un savoir-faire pas possible aussi par ce qu’on est avec le Centre Culturel et ça, c’est non négociable. Tous les employés du Centre Culturel sont hyper calés, très professionnels toujours en train de m’appuyer dans mes projets. Il y a très peu de lieux comme celui-ci. »  

De prime abord, Roxanne a constaté, parmi la communauté étudiante, que très peu de gens avaient le réflexe de connaître la galerie. « Il s’agit d’un trésor caché notamment parce qu’il s’agit d’un grand campus et que les étudiants du campus de la santé n’ont pas toujours le réflexe d’aller visiter, puisque c’est quand même loin. » Selon elle, c’est un lieu où la communauté étudiante doit absolument se rencontrer.  

« J’ai senti qu’il avait quelque chose à semer chez les étudiants pour qu’ils prennent conscience qu’ils ont ce havre de paix sur leur campus. » C’est donc ce cheval de bataille que Roxanne Labrèche a choisi de chevaucher pour les prochaines années de sa carrière. Elle désire également mettre à l’honneur des artistes de la région et les artistes émergents. Elle souhaite créer un dialogue avec les différentes facultés afin d’aller chercher les étudiants et les étudiantes. Finalement, elle invite les gens à passer et à ne pas se gêner de venir entre deux cours. Elle rappelle que la galerie est gratuite et ouverte tous les soirs de la semaine.  

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Crédit : Centre Culturel