Par Frédérique Maysenhoelder

Vendredi dernier, l’humoriste Guy Nantel a présenté l’avant-dernière représentation de son one man show Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Cette performance humoristique marquait la fin de sa tournée, et Nantel a confirmé qu’il travaille déjà sur son prochain spectacle.
Après 37 ans de carrière, l’humoriste est toujours aussi direct et piquant. Pendant environ 90 minutes, il a enchaîné les blagues, parfois très personnelles, parfois franchement politiques. Il est revenu, entre autres, sur sa courte expérience dans le monde de la politique, lorsqu’il s’était présenté à la chefferie du Parti québécois en 2020.
Un retour en humour… pour mieux régler ses comptes
Dès le début du spectacle, Nantel a mis les choses au clair : « Je vais mépriser tout le monde égal. » Et effectivement, il n’a épargné personne. Journalistes, politiciens, environnementalistes, personnes âgées… tout le monde y est passé, y compris ses anciens collègues du PQ.
Il n’a pas manqué de souligner l’impertinence de certaines questions posées par les médias à l’époque, dont celles de la journaliste Nathalie Petrowski. Malgré le ton amer de certaines blagues, il a aussi beaucoup ri de lui-même. Son humour était à la fois grinçant et honnête, et le public a embarqué tout au long de la soirée.
Des blagues assumées
Certaines blagues étaient plus subtiles, mais d’autres ont clairement provoqué un malaise. Il a par exemple plaisanté sur un accident impliquant René Lévesque et un sans-abri, ou encore sur le décrochage scolaire comme solution au manque de main-d’œuvre. Des sujets délicats qui ont fait réagir, mais qui ont aussi fait rire — preuve que le public était réceptif, même aux propos les plus controversés.
Entre confidences et critique sociale
Nantel a aussi partagé des moments plus personnels. Il a parlé de sa famille, de son entrée en politique, et du fait qu’il gagne mieux sa vie comme humoriste que comme politicien. Il a aussi lancé avec ironie : « Les trois péquistes arrivent, park leurs Kia à côté de ma Porsche. » Tout au long du spectacle, il a alterné entre histoires personnelles et observations sociales, avec un style fluide et assumé.
La pandémie, revue avec sarcasme
Il a pris un moment pour revenir sur la pandémie, en évoquant l’omniprésence du Purell à l’entrée des commerces. Il a même raconté une anecdote absurde dans laquelle il aurait reçu un massage qui s’est terminé… avec du Purell à un endroit inattendu. L’humour absurde, parfois cru, a visiblement plu à la salle.
Une dernière ovation et un clin d’œil à l’avenir
À la toute fin, la salle lui a offert une ovation debout. Nantel a terminé en évoquant, à la blague (ou pas), un possible retour en politique et un futur référendum sur l’indépendance du Québec — un rêve qu’il n’a pas totalement abandonné.
Avec ce spectacle à la fois provocateur, drôle et touchant, Guy Nantel montre qu’il n’a pas peur de déranger. Il continue de tester les limites de l’humour et de la liberté d’expression, et c’est probablement ce qui fait de lui une figure aussi unique dans le paysage humoristique québécois.
Source : Groupe Entourage