L’Estrie s’active pour la souveraineté 

Par Renaud Duval 

Maude-Lou en prestation musicale lors de la soirée. 

Il est possible de conjuguer culture et engagement politique : l’évènement Les Fleurs que l’on sème — Soirée d’amour pour un Québec libre, sa culture et notre région, qui s’est tenu le 12 octobre dernier à Granby, en est un exemple éloquent. La soirée était organisée par les OUI-Québec, une organisation à but non lucratif (OBNL) de la société civile faisant la promotion de l’indépendance du Québec.. 

Après un discours inaugural de Camille Goyette-Gingras, présidente de l’organisation, la soirée culturelle débuta par le groupe Laviolette. Originaire de Sherbrooke, le groupe a joué des titres empruntant au jazz, tel que Samba de l’ennui et Laisser tomber. Ayant déjà performé à un évènement des OUI à Sherbrooke, Violette et Éthiene étaient à leur aise et n’ont pas hésité à faire participer la foule. Étant par ailleurs les copropriétaires du café 440, ils se sont montrés réceptifs à accueillir un évènement futur des OUI dans leur enceinte. 

Des thèmes forts 

Puis, l’enseignant Emmanuel Lapierre fit son apparition, interprétant au piano un extrait de son ouvrage « Le duel des deux nations », qui connut un grand succès. Selon M. Lapierre, c’est un signe que l’indépendance du Québec suscite un intérêt renouvelé. Son discours portait notamment sur la vulnérabilité des cultures minoritaires dans le monde, et de la difficulté à affirmer leur existence lorsqu’elles sont dominées par une autre nation. 

Ce thème fut également amené par la slammeuse Annie Schneider. Partant de son histoire personnelle, où sa langue natale alsacienne est passée de 50 % de locuteurs dans sa région à 15 % en quelques générations, elle a témoigné avec poésie de l’importance de la vitalité de la culture. Ajoutons qu’à 68 ans, pétante de vie, attachante et comique, elle incarne parfaitement l’esprit artistique libre qui sait inspirer. 

La députée fédérale du coin, la bloquiste Andréanne Larouche, a également pris la parole, partant de son exemple personnel pour dire que « si on ne naît pas souverainiste, on peut le devenir ». Par la suite, de façon impromptue, un Innu de Maliotenam a improvisé un tour de magie avec agilité.  

Le thème du territoire fut également à l’honneur avec Sébastien Côté, auteur-compositeur-interprète originaire de Cowansville, qui était par ailleurs coorganisateur. L’artiste engagé incarnait son propos comme quoi l’art et le mouvement indépendantiste ont une relation donnant-donnant où les deux s’inspirent mutuellement, concluant le tout par un appel au réengagement des artistes.  

Un bilan positif 

La soirée s’est conclue par un discours d’Alexandrine Beauvais-Lamoureux, étudiante à la maîtrise en santé publique à l’UdeM, qui, tout en étant centrée dans le réel, invitait à la réflexion prospective, suggérant à chacun d’imaginer « le pays dans lequel [il a] envie de vieillir ». 

Ce sont environ 85 personnes qui se sont réunies dans une salle artistique de l’ancienne usine Imperial Tobacco pour célébrer la culture québécoise et faire la promotion de son émancipation. Notons la présence prépondérante de la jeunesse de partout en Estrie, qui a permis de constater une revitalisation du mouvement indépendantiste dans la région. Chapeau aux organisateurs de l’évènement, qui étaient majoritairement des jeunes « Z », tout en bénéficiant du soutien clé de militants plus expérimentés. 


Crédits: Renaud Duval

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