Par Benjamin Le Bonniec
L’adaptation cinématographique du célèbre conte d’Antoine de Saint-Exupéry est actuellement à l’affiche dans la plupart des cinémas québécois. C’est donc l’occasion de relire une nouvelle fois cette œuvre allégorique intergénérationnelle. Classique parmi les classiques, Le Petit Prince a su, depuis sa première publication en 1943 à New York, faire rêver, sourire et pleurer les jeunes et les moins jeunes. Conte poétique et dépouillé, l’ouvrage agrémenté des aquarelles de l’auteur n’a pas pris une ride et fascine autant qu’il nous émeut.
Il n’y a pas d’œuvre plus universelle que celle-ci, vendue à plus de 140 millions d’exemplaires et traduite en près de 270 langues et dialectes, soit la production littéraire la plus vendue au monde en faisant un véritable phénomène tant littéraire que d’édition. Pourtant, à première vue, l’ouvrage n’apparait que sous les formes d’un simple livre destiné à la jeunesse où l’auteur épluche les comportements grotesques et absurdes des grandes personnes et épilogue sur ceux-ci. Dédicacé à son ami Léon Werth quand il était enfant, Le Petit Prince offre un récit immuable délaissant la superficialité et le matérialisme de la société contemporaine.
La lecture faite par Mark Osborne dans le film d’animation actuellement en salle propose une relecture biaisée de l’œuvre de Saint-Exupéry en lui faisant perdre sa substance originelle. Osborne fait dans le sensationnel. Pourtant, c’est avec un langage épuré, d’une légèreté enchanteresse, que le défunt aviateur et écrivain français a choisi de faire passer son message plein d’humanité. L’histoire nous invite dans un voyage extraordinaire, elle est le fruit d’une apparition fortuite dans le désert du Sahara où Saint-Ex l’aviateur se voit demander de dessiner un mouton par un jeune garçon venu du ciel.
Le Petit Prince prend toute sa dimension philosophique dans les rencontres du jeune garçon avec différents personnages, mais surtout avec ce renard qui encourage à méditer sur la valeur de l’amitié ou avec une rose pour repenser l’amour. Saint-Exupéry va droit à l’essentiel tout au long du récit invitant les hommes à préserver et réveiller l’humanité qui sommeille en eux, garder ce soupçon d’insouciance et de légèreté pour réenchanter le monde. Relecture après relecture, le récit fascine toujours, tout comme ce petit prince insaisissable et qu’on ait 10 ans, 20 ans ou 50 ans, l’œuvre permet chaque fois de porter un regard neuf sur notre condition humaine, sur le sens à donner à la vie.
Étant une histoire donnant une belle leçon d’humanité, je vous inviter tous à vous plonger dans ce conte attachant qui mérite d’être lu ne serait-ce qu’une fois dans sa vie.
Pour lire l’éditorial de notre chef de pupitre culture Benjamin Le Bonniec, c’est ici!