Eux — Œil sur l’intimidation scolaire 

Par Meg-Anne Lachance 

Eux est le premier livre d’une trilogie portant sur l’intimidation et la violence à l’école. 

Au Québec, la première semaine d’octobre n’est pas comme les autres. C’est la Semaine contre l’intimidation et la violence à l’école. Cette initiative vise à sensibiliser les élèves, le personnel et l’entourage à l’importance d’adopter des attitudes positives les uns envers les autres. 

Pour souligner cette journée, j’ai décidé de vous présenter un roman traitant de l’enjeu de l’intimidation à l’école : Eux de Patrick Isabelle. 

Eux, c’est l’histoire d’un adolescent victime d’intimidation. Un jeune qui se fait battre, taxer et ridiculiser sans jamais comprendre pourquoi. Un garçon qui vit l’enfer, mais dont la détresse est ignorée par les autres élèves, le personnel de l’école, les parents et les quelques amis qu’il détient. Tout au long de l’histoire, on suit un adolescent dont la détresse est tranquillement remplacée par un sentiment de vengeance envers ses tortionnaires. 

« Je ne suis pas attardé ni plus intelligent que la moyenne. Je ne suis pas difforme ni handicapé, ma peau se fond aux autres, je suis la définition littérale d’un gars normal. Mais je me sens laid. Je suis laid. C’est de leur faute. » 

Eux suit une ligne du temps unique. Il y a une alternance entre des chapitres qui racontent l’histoire du garçon et des passages qui montrent ce qui va se passer dans le futur. Jusqu’à ce que son futur devienne son présent. 

Dans son roman, Patrick Isabelle a pris soin de ne jamais nommer le jeune homme. Ce détail peut sembler fautif, mais cet anonymat nous permet d’associer l’histoire à des cas réels et beaucoup trop communs.  

Les autres personnages ne sont également jamais nommés. Ce sont simplement Eux. Eux, les méchants. Eux qui le maltraitent et eux rient de lui. Cette dynamique crée une confrontation entre les deux qui pousse à se ranger dans un camp. 

Choquant, mais essentiel 

La narration de l’auteur fait plonger le lecteur dans la tête de l’adolescent et on devient autant que lui victime de l’intimidation qu’il subit. On voit le personnage s’enfoncer dans la noirceur et disparaître peu à peu dans cet enfer. 

Avec ses courts chapitres, Patrick Isabelle a su rendre un sujet lourd en un roman qu’on ne peut déposer et dont les 107 pages tirent à leur fin en quelques heures seulement.  

Eux c’est une lecture aussi choquante et troublante que vraie et essentielle. C’est autant vrai pour les deux œuvres suivantes : Nous et Lui

Toujours sous la même narration, Patrick Isabelle continue de raconter le récit du jeune homme à travers le temps. Nous suit l’adolescent alors qu’il est dans un centre jeunesse entouré d’autres jeunes troublés, apportant ce nouvel aspect de groupe. Ce « nous » dont le personnage fait référence tout au long du roman.  

Puis, dans son dernier livre, Lui, Patrick Isabelle passe de la tête de la victime à celle de plusieurs personnages du premier livre qui croisent ou pense à « lui », notre protagoniste des deux premiers romans. 

Eux, Nous et Lui sont des romans choc mais haut en importance et qui demande d’être lu. Patrick Isabelle a très bien su utiliser sa plume pour dénoncer les lourds sujets que sont l’intimidation et la violence à l’école.  


Source: Rakuten Kobo

Meg-Anne Lachance
Cheffe de pupitre SOCIÉTÉ at Journal Le Collectif  societe.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts

Étudiante en politique, Meg-Anne a toujours été intéressée par les enjeux internationaux, sociaux et environnementaux. Après avoir occupé le rôle de journaliste aux Jeux de la science politique, elle a eu la piqûre des communications. Guidées par un sentiment d’équité, elle s’efforce de donner une visibilité aux actualités oubliées. Féministe dans l’âme, vous pourrez certainement retrouver cette valeur dans certains de ses textes!

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