Des mots aux images : Les 4 côtés de la médaille poursuit son chemin 

Par Frédérique Maysenhoelder 

Le premier roman de Jeffrey Petit-Frère, Les 4 côtés de la médaille, publié il y a deux ans, aura une suite qui sera portée au cinéma en court-métrage et qui sortira cet été.

« Un grand sage a dit que les humains ne seraient jamais capables de se comprendre. » Cette phrase, tirée de l’univers de Naruto, ouvre le premier roman de Jeffrey Petit-Frère, Les 4 côtés de la médaille, publié il y a deux ans mais dont la suite, le court-métrage, sortira cet été. Plus qu’un clin d’œil à la culture populaire, cette citation pose le ton : celui d’un monde fracturé où le dialogue semble de plus en plus difficile à établir. 

Étudiant finissant au certificat en communication à l’Université de Sherbrooke, Jeffrey n’a pas écrit ce livre par simple passion littéraire. Il l’a fait dans un but précis : « L’objectif, c’était l’accès à la compréhension. J’ai commencé à écrire fin 2022, publié en 2023. On sortait d’une période chargée : COVID-19, Black Lives Matter, #MeToo… Beaucoup de raisons de se méfier des autres, mais peu d’élans pour se rapprocher. » 

Son roman, pensé comme une expérience sociale, met en scène un débat intense entre des personnages issus de divers horizons idéologiques. Ils abordent des sujets sensibles : rapports hommes-femmes, idéologies politiques, santé mentale. « Le point central du livre est un débat où les personnages doivent choisir leur camp et défendre leur point de vue. Mais tous les arguments sont appuyés par des sources fiables. » 

Au fil du récit, chacun révèle un traumatisme personnel. « L’idée, c’est de montrer que si t’avais vécu ce que j’ai vécu, tu verrais peut-être le monde comme moi. » Pour Jeffrey, cette approche humanise le débat : « On a tous des vécus différents qui nous amènent à une vision du monde unique. Mais si on faisait l’effort d’écouter vraiment, on pourrait se rapprocher. » 

Un roman, un court métrage et une bourse 

Cette démarche a récemment été reconnue au Gala Rayonnement Granby, où Jeffrey a remporté une bourse dans le cadre du prix Cheminement vers l’excellence en art. « Il y a deux volets à mon roman : le livre et l’adaptation audio. J’ai envoyé mon portfolio à plusieurs structures culturelles de Sherbrooke et Granby, et j’ai postulé à ce gala-là. Grâce à la première partie de la série, j’ai reçu une bourse qui m’a permis de financer un court métrage basé sur le roman. » 

Tourné en mars avec une vingtaine de collaborateurs, le court métrage se concentre sur un nouveau thème : le pardon. « On suit un personnage principal et on le voit traverser des situations où il doit apprendre à pardonner. Deux personnages du livre reviennent, trois nouveaux s’ajoutent. Ce n’est plus axé sur l’expérience sociale, mais sur l’organisateur de celle-ci. » La sortie est prévue pour juillet sur sa chaîne YouTube, et une campagne de communication est en cours sur sa page Instagram. 

Des personnages à l’image de la société 

Dans Les 4 côtés de la médaille, Noémi, Jérémie, Salim et Salomé incarnent différentes visions du monde. « Pour moi, c’était important de représenter l’ensemble du spectre politique. Jérémie est à droite, Salomé à gauche, Noémi et Salim sont plus au centre. Ce ne sont pas des caricatures, mais des personnages inspirés de personnes réelles que je connais. » 

Même s’il aborde des sujets polarisants, Jeffrey se garde bien d’imposer son point de vue : « En lisant ou en écoutant l’histoire, tu peux pas vraiment savoir ce que moi je pense. Tu vas forcément t’attacher à un personnage ou en détester un autre, mais au final, tu vas être capable de comprendre d’où chacun vient. » 

Jeffrey Petit-Frère, étudiant finissant au certificat en communication de l’UdeS a écrit ce livre dans un but précis : l’accès à la compréhension.

Une œuvre encore d’actualité 

Deux ans après sa publication, le livre garde toute sa pertinence, selon son auteur. « On vient de sortir d’une période électorale. C’est encore très polarisé. Politiquement, on entend souvent : la droite a tort, la gauche a raison. On n’est pas encore rendus au point de faire un pas vers l’autre. » Pourtant, son roman invite exactement à cela. 

Avec le recul, Jeffrey admet que son écriture l’a en quelque sorte transformé : « Je suis en accord avec un peu de tout ce que les personnages disent… et aussi en désaccord. Ce processus m’a fait réaliser que même des sources fiables peuvent se contredire. Il faut pousser notre réflexion plus loin que la première information qu’on trouve. » 

Des retours touchants 

La critique du premier livre de Jeffrey a été très positive. « Les gens ont été vraiment surpris par la qualité du projet. J’ai pas de formation en littérature, juste un background en marketing. Mais les retours ont été incroyables. Une amie m’a dit au bar : “Ça m’a marqué.” D’autres m’ont écrit après trois ans sans nouvelles pour me dire qu’ils avaient lu le livre et qu’ils avaient hâte de voir la suite. » 

Faire mentir le grand sage 

Alors, Les 4 côtés de la médaille réussit-il à faire mentir ce « grand sage » de Naruto ? Jeffrey répond avec nuance : « L’histoire en tant que telle, oui. Le livre, ce n’est pas un médicament pour les problèmes du monde. Mais s’il était lu et compris pour ce qu’il est, je pense qu’il pourrait avoir un impact positif. Il y a là des apprentissages qui pourraient vraiment aider », conclut-il. 


Source : Amazon et LinkedIn

web.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts
Scroll to Top