Dance Me : un hommage dédié au grand Leonard Cohen

Par Jacinthe Ranger

Cet auteur-compositeur et interprète montréalais, malheureusement décédé en 2016, a marqué des milliers de gens à travers la planète grâce à sa voix unique et à la délicatesse de ses mots. Trois ans plus tard, un hommage des plus vibrant lui est rendu.

Lors de la semaine du 14 au 21 mars, ce sont 14 artistes-interprètes qui sont monté sur la scène de la Place des Arts de Montréal afin de lui rendre un hommage tout à son honneur. La projection s’est retrouvée sur plusieurs grands écrans à travers le Québec. La salle comble de La Maison du cinéma reflétait bien tout le respect que les gens ont à l’égard de l’artiste.

Réalisé sous la direction du directeur artistique Louis Robitaille, trois chorégraphes internationaux ont su faire revivre sur scène la poésie de ce grand artiste à travers la danse.

Ce n’est pas par hasard que la chanson Here it is figure la première. En effet, l’hommage consiste à « évoquer en cinq saisons les grands cycles de l’existence tels que les a dépeints Leonard Cohen » et Here it is met de l’avant un thème qui revient dans grand nombre de ses œuvres : l’amour. Indissociable de la mort, l’amour naît, l’amour meurt, comme la vie, où nous sommes seulement de passage.

May everyone live,
And may everyone die.
Hello, my love,
And my love, Goodbye.

La chanson thème de l’hommage Dance Me to the End of Love, d’où le nom du spectacle, Dance Me, prend place dans un décor ténébreux où une femme et un homme s’accaparent la scène comme s’il n’y avait personne qui les regardaient. Alors que la chorégraphie enivrante de passion entre ces deux danseurs nous emporte, la chanson souffle une prière à l’endroit des prisonniers juifs de l’Holocauste. Lors d’une entrevue à la radio de CBC, Leonard Cohen avait expliqué que dans les camps de concentration, les musiciens juifs étaient obligés de jouer de la musique alors que leurs confrères se faisaient abattre froidement devant eux.  

Dance me to your beauty with a burning violin
Dance me through the panic till I’m gathered safely in
Touch me with your naked hand or touch me with your glove
Dance me to the end of love, dance me to the end of love

En outre, les intervalles entre les pièces ne nous laissent pas dans l’attente : un homme vêtu d’un pantalon, d’un veston et d’un chapeau noir se promène lentement sur la scène. Cette référence à Leonard Cohen, puisqu’il s’habillait de la sorte lors de ses représentations, fait peut-être référence à son esprit qui ne quittera jamais la mémoire de ses plus grands adeptes.

L’hommage se termine avec Hallelujah, l’une des œuvres les plus marquantes de Leonard Cohen, si ce n’est pas la plus marquante. L’effet puissant que Cohen savait transmettre lors de ses représentations se perd légèrement, puisqu’elle est interprétée par un danseur de la troupe. Néanmoins, c’est la pièce avec laquelle, selon moi, il fallait terminer, puisqu’elle représente l’ensemble des thèmes que Cohen aborde avec brio : la mort, la vie, la guerre, la religion et l’amour.


Crédit Photo @ Leonard Cohen, site web officiel

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