Mer. Avr 17th, 2024

Par Karlen Monny

Après l’assassinat de leur président Jovenel Moïse et un tremblement de terre en juillet et en août dernier, les Haïtiens sont à nouveau mis à l’épreuve. La population est au cœur d’une crise migratoire importante.

Ayant fui en Amérique latine à la suite du tremblement de terre en 2010, la population haïtienne a migré dernièrement vers le Mexique et les États-Unis, où elle a subi une expulsion massive.

Une situation hors de contrôle aux frontières

Selon le porte-parole de la police de Cocales, un signalement d’une remorque abandonnée a été la source d’une découverte quelque peu inimaginable. Au total, 126 migrants, dont près de 100 Haïtiens, ont été retrouvés, sans papier, dans le sud du Guatemala. Cette découverte n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des conditions dans lesquelles les migrants haïtiens tentaient de traverser les frontières.

Ils s’étaient rassemblés le long de la frontière américano-mexicaine. D’un côté, des camps de fortune ont été installés à Acuna, où les Mexicains apportaient des provisions aux arrivants. De l’autre côté, à Del Rio, environ 30 000 migrants ont été accueillis par des gardes frontaliers à cheval munis de lassos. Le but des migrants était simple; attendre de se faire arrêter pour entamer les démarches d’autorisation auprès du gouvernement. Cependant, selon les journalistes de l’AFP, les derniers migrants qui campaient à Acuna se sont retirés. Les camionnettes les ont amenés dans des centres d’hébergement.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 7 500 migrants ont été expulsés en moins de trois semaines par les États-Unis. L’opposition républicaine accuse le président Biden d’avoir provoqué une « crise migratoire » en assouplissant les mesures de son prédécesseur, Donald Trump. L’utilisation du Title 42 par le président suscite aussi la controverse.

La loi Title 42

Cette loi repose sur le principe de fermer les frontières américaines à tous les demandeurs d’asile. Une seule catégorie de personnes peut réellement entrer aux États-Unis : celles qui traversent les frontières du Mexique ou du Canada. Elle est principalement composée de migrants arrivant sans visa.

La US Customs and Border Protection (CBP) doit enquêter sur le dossier de chaque personne arrivant aux États-Unis pour s’assurer de ne pas expulser ceux qui ont besoin de protection. Ce processus n’est pas appliqué dans la majorité des cas selon l’organisation Human Rights Watch. Résultat : la majorité des migrants sont soit expulsés dans leur pays d’origine ou au Mexique. Des Noirs, des Autochtones et des Latinos sont déportés tandis que des milliers d’autres voyageurs sont capables de traverser la frontière sans problème.

Quatre autres États prévoient également l’application de cette loi; le Mexique, Cuba, les îles Turques et Caïques ainsi que les Bahamas, ce qui augmente l’impossibilité des migrants d’accéder à un meilleur mode de vie.

Dans ce cas, où tous ces Haïtiens pourront-ils aller?


Crédit photo @ Sara Prestianni

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