Il y a la vie de campus, et la vie des gens qui vivent sur le campus. À Sherbrooke, ils sont 840, éparpillés entre les résidences (en ordre alphabétique) E, G et Z. Incursion photographique dans un monde en soi.
Nora T. Lamontagne
Chez Valérie, étudiante en génie biotechnologique, chaque centimètre d’espace est utilisé à son plein potentiel. Les vêtements d’hiver sont entassés sur le rebord de la fenêtre, des manuels scolaires se glissent entre le frigo et le mur, une caisse de bière repose sous le bureau et on n’ose pas regarder sous le lit. Sa chambre d’adolescente à Varennes est-elle bien différente? « Elle est plus grande, c’est sûr! » s’exclame-t-elle.
La résidente des résidences E depuis deux ans a décoré sa chambre dès le départ : pas question de s’en tenir aux murs jaunâtres de rigueur. Tout un défi quand on sait que le règlement stipule l’interdiction de modifier de façon permanente la chambre louée. Le résultat est bigarré, vivant et étonnamment spacieux.
Résidence vs. Appartement
Au départ motivée par la perspective de « rencontrer du monde » Valérie ne regrette pas son choix. Bien sûr, la vie de résidence ne convient pas nécessairement à tous, mais elle y voit plus d’avantages que d’inconvénients. Au nombre des bons côtés, la possibilité de rentrer manger chez soi le midi, à quelques pas de ses cours : « faire des lunchs, j’haïs ça pour mourir! ». On la comprend. « Et en plus, on n’a pas d’excuse pour ne pas aller s’entraîner, le Centre sportif est à côté. »
Sur l’étage de Valérie, plusieurs portes sont décorées à la craie. C’est Vincent, un résident à quelques murs de béton de là, qui s’en charge à la demande spéciale de certains locataires. Voilà qui égaie les corridors autrement sombres des résidences. Parce que, qu’on le veuille ou non, ce sont les résidents qui doivent s’approprier les lieux, sans quoi les chambres sont interchangeables et assez drabes, on l’avoue.
Faites comme chez vous
La vie au E, au G ou au Z, c’est aussi une petite communauté qui se crée sur l’étage, à travers les cuisines, les salons, les salles d’étude (et les salles de bain) communs. Preuve à l’appui, de nombreux couples s’y rencontrent. « Faut que t’aimes rencontrer des gens, sinon c’est plate, tu passes ta vie dans ta chambre » assure Valérie.
Mais la question qui tue, Valérie : est-ce qu’on peut boire? « Ben oui! C’est ta maison, t’as le droit », insiste la résidente. En plus d’un pre-drink maison (résidence?), on peut se rassembler dans les salons pour s’enivrer raisonnablement et, bonus, garder sa bière froide dans un petit frigo. Il arrive également que les tables de pingpong soient détournées de leur usage premier au cours de certaines soirées arrosées. Paraît-il.
Les résidences en chiffre
- Nombre de bâtiments : 20
- Nombre d’oreillers : 840
- Prix mensuel d’une chambre : entre 305 $ et 550 $
- Pourcentage d’étudiants québécois en résidence : 60 %
Pour la modique somme de 2.50 $, le lavage aux résidences est une aventure de tous les instants.
Avec plus de stock que l’espace ne le permet, les articles de cuisine font bon ménage avec les souvenirs de vacances.
Chaque résident peut personnaliser sa porte à la craie.
Les couloirs des résidences ne laissent pas présager ce qui se trouve derrière la porte de ses occupants.