Je l’ignorais avant d’assister aux portes ouvertes de l’Université en mars dernier, mais saviez-vous que 85% des étudiants de l’Université de Sherbrooke (tous campus confondus) proviennent des autres régions du Québec? Fier d’affirmer que j’en fais bien partie, comme la majorité de la population étudiante, les prochaines lignes révèleront l’état d’esprit d’un «petit nouveau» de région.
Par Philippe Boudreau
Fébrile j’étais lorsque j’ai quitté mon petit coin de province pour venir m’installer en appartement (mon premier) à Sherbrooke. C’était une certitude que mon Abitibi natale allait me manquer, mais à quel point? La ville de Sherbrooke m’a tellement été vantée depuis le début de mes études collégiales que je me voyais mal ne pas atterrir ici un jour. En Abitibi, ce n’est pas un secret, tout le monde (ou presque) se connaît. Il n’est donc pas rare que lorsque je marchais sur le trottoir, je saluais tous les passants que je croisais. Par conséquent, j’avais la crainte de ne plus retrouver cette même qualité sociale en débarquant en Estrie. Étant quelqu’un de sociable, je ne souhaitais pas que Sherbrooke ait les mêmes caractéristiques que la ville de Montréal. Je m’explique. Il n’est pas rare que les gens venant des régions descendent dans la métropole québécoise pour assister à des festivals, des événements sportifs ou simplement pour une séance de magasinage. Bref, le simple fait de prendre le métro ou l’autobus de ville et de constater que personne, ni les chauffeurs ni les passagers, n’ose te regarder dans les yeux me désole. À quelques exceptions près, les gens se concentrent sur leur téléphone intelligent ou sont tout simplement dans leur bulle. Malheur si deux regards se croisent! Et bien, à Sherbrooke, c’est tout le contraire. Heureux j’étais lorsqu’à mon premier jour d’école, mon chauffeur d’autobus m’accueillit avec un large sourire et un beau bonjour! Ce simple geste banal m’avait rendu à l’aise et m’avait fait oublier que c’était la première fois que je prenais le bus pour me rendre à l’Université.
Honnêtement, j’avais trouvé que les portes ouvertes étaient super bien organisées, mais ce n’était rien à comparer de cette rentrée scolaire 2014. Les registraires, les initiateurs, les organisateurs du spectacle de la rentrée, la bénévole qui a pris mon joli visage en photo pour avoir ma carte étudiante, les gens de Sherbrooke, tout était parfait. J’ai eu des commentaires d’autres étudiantes et étudiants qui, comme moi, venaient des régions, et c’était unanime : Sherbrooke nous avait fait tomber en amour. L’énergie et la passion que dégagent les gens d’ici sont incomparables! On dirait que cette ville vibre à notre rythme. À chaque fois que je vais au dépanneur, à l’épicerie, au restaurant, au gym, dans les bars et ainsi de suite, il pleut des rabais. Les gens me semblent heureux de voir les étudiants prendre autant de place dans cette ville. C’est comme si je me sentais accueilli à bras ouverts dans cette grande famille qui, elle, déborde de joie et de bonté envers les «petits nouveaux» comme moi.
Je me suis également fait un immense cercle d’amis et de connaissances grâce à la bonté des personnes présentes sur le campus. Ils m’ont grandement aidé à me familiariser avec la ville, l’Université ainsi que sa philosophie. La tonne de conseils que j’ai reçus pour bien réussir dans toutes les sphères de ma vie ici est bien préservée dans ma mémoire et je promets d’en faire bon usage. Honnêtement, je n’aurais jamais pu espérer une arrivée aussi plaisante que celle vécue en débarquant à Sherbrooke.
J’avais déjà entendu et vu cette expression sherbrookoise sur les réseaux sociaux sans trop la comprendre, mais aujourd’hui, je peux confirmer que j’adhère maintenant au fameux mouvement/slogan Sherbylove. Aucune idée si c’est moi qui ai succombé au charme de la ville ou si j’ai su la convaincre de m’adopter, mais une chose est sûre : Sherbrooke est la cité étudiante par excellence de notre belle province.