Par William Thériault

Démocratie. Parlementarisme. Projet de loi. Ministre. Député. Caucus. Commission. Tous ces mots, qu’on entend bien souvent sans prendre la peine de connaître en profondeur, prennent leur sens au Parlement étudiant du Québec (PEQ).
Du 2 au 6 janvier se tenait la 38e législature du Parlement étudiant du Québec. Chaque année, à même les murs de l’Assemblée nationale, plus de 150 jeunes de 18 à 25 ans ont l’occasion non pas d’en apprendre sur le système politique qui régit notre société, mais de le vivre de l’intérieur.
Il s’agit là d’une expérience unique en son genre. En l’espace d’une semaine, le berceau de la représentation citoyenne accueille des personnes étudiantes universitaires et leur permet d’incarner tous les rôles au sein d’un parti politique, de même que les journalistes de la véritable colline parlementaire.
(Trans)partisanerie
Chaque édition du PEQ s’orchestre selon la même formule. Deux partis politiques fictifs, les Bleu.e.s et les Rouges, croisent le fer sous l’œil attentif du Caucus des journalistes, qui produit des journaux et des bulletins d’informations télévisuels quotidiens. L’édition 2025 a d’ailleurs vu la plus grande cohorte de journalistes de l’histoire du PEQ, et je me dois de saluer leur travail. Sans eux et elles, la simulation n’est pas la même.
Respectivement des caricatures de la gauche et de la droite, les Bleu.e.s et les Rouges proposent judicieusement cet aspect clé de la partisanerie en politique, sans toutefois tomber dans des représentations trop proches des partis existants. Là n’est pas le but de l’exercice.
Ce sont plutôt des universitaires convaincus qui sont réellement impliqués avec la CAQ, le Parti libéral, le Parti québécois, le Parti conservateur et Québec solidaire, qui mettent leurs différents idéologiques de côté pour faire honneur à notre tradition parlementaire héritée de Westminster.
Voilà toute la beauté du PEQ : séparés par les idées, unis par le désir de comprendre et de faire avancer les choses.
Le privilège de grandir
Pour l’avoir vécu trois fois, c’est un sincère privilège. J’ai eu la chance d’être député, critique de projet de loi, ministre et leader de l’opposition officielle. J’ai énormément appris, j’ai pris confiance en mes discours, j’ai trouvé mon style et surtout, je sais désormais comment fonctionne notre système politique.
Les membres de l’organisation de PEQ se plaisent d’ailleurs à nous répéter, année après année, que le Québec détient l’une des simulations parlementaires les plus fidèles à ce que sont de réels travaux politiques – et ce, dans le monde entier.
Je pense que des expériences comme celles-ci, au-delà de la simulation comme telle, forgent le caractère et créent un lien indubitable entre les personnes qui l’ont vécue.
Je l’ai dit au Salon rouge et je le répète ici. Je suis un gars cynique, mais les jeunes qui croient en quelque chose, ça m’inspire. Puis au PEQ, j’en ai connu par dizaines. À ces gens, je dis : continuez de croire, continuez de vous battre, ne laissez pas tomber le monde.
Crédits: Samuel Boulianne