L’UdeS célèbre une nouvelle génération de médecins 

Par Frédérique Maysenhoelder 

En 2025, 189 nouveaux médecins-résidents complètent leur formation à l’UdeS.

Dans l’amphithéâtre rempli du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke (UdeS), une solennité empreinte d’émotion régnait jeudi dernier. En effet, la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) célébrait la cérémonie d’assermentation de ses finissantes et finissants, un moment marquant qui consacre la fin d’un parcours académique exigeant et l’entrée officielle dans la profession médicale. 

Cette année, 189 nouveaux médecins-résidents complètent leur formation à l’UdeS, dont 106 en médecine de famille (56 %) et 83 dans d’autres spécialités médicales (44 %). Sur ce total, 149 médecins ont pris part à la cérémonie d’assermentation 2025, entourés de leurs proches, de leurs mentors et de représentants des instances médicales du Québec. 

Devant leurs familles, les membres du corps professoral et plusieurs dignitaires – dont le professeur Jean-Pierre Perreault, recteur de l’UdeS, le doyen Dominique Dorion et le président du Collège des médecins du Québec, Dr Mauril Gaudreault – les nouveaux médecins ont prêté serment. Ce rituel, porteur d’éthique, de rigueur et d’engagement humain, marque symboliquement leur responsabilité à venir envers leurs patients et la société. 

« Un sentiment de fierté. Ces gens-là sont prêts à aller servir la population et c’est une contribution majeure de l’UdeS au réseau de la santé. Bravo aux finissants, rappelez-vous que c’est le début d’un nouveau parcours et il faut toujours continuer d’apprendre tout au long de la vie », a souligné Jean-Pierre Perreault, recteur de l’Université. 

Pour Dominique Dorion, doyen de la FMSS, cette cérémonie est un moment phare de l’année universitaire : « C’est honnêtement pour moi la plus belle cérémonie de toute l’année. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail, d’énergie, de doute à l’occasion, d’engagement et de décisions multiples. Les étudiants qui graduent aujourd’hui sont pour la très grande majorité des jeunes gens dans le milieu de la vingtaine. À travers ça, ils prennent des décisions de vie familiale, de lieu de pratique et de choix de carrière. C’est vraiment une période charnière dans une vie, faire 6, 7, 8 ans de médecine dans ta vingtaine. Donc c’est ce qu’on célèbre aujourd’hui : la réussite, l’aboutissement vers une vie et une carrière professionnelle. » 

Quatre voix pour une profession 

Cette année, quatre finissantes ont été choisies pour incarner les valeurs de leur cohorte : Laurence Boudreau (médecine familiale), Camille Boileau (médecine familiale), Laurence Désy (pneumologie) et Cassandra Larivière (médecine interne générale). À travers leurs témoignages, elles ont partagé un aperçu sincère de leurs cheminements respectifs, empreints de doutes, de découvertes et de moments profondément humains. 

Pour Camille Boileau, la médecine familiale s’est imposée comme une évidence tardive : « Je cherchais une pratique malléable, au carrefour de mes intérêts, où la relation de confiance est aussi importante que les compétences cliniques. » Même constat pour Laurence Boudreau, qui a trouvé dans cette spécialité une manière de « tout toucher, tout en restant proche des réalités des gens. » 

De son côté, Cassandra Larivière s’est tournée vers la médecine interne générale, une spécialité moins connue, mais qu’elle décrit comme « complète et stimulante intellectuellement ». Un moment marquant de son parcours ? « Un patient rencontré dans un projet universitaire, puis revu aux soins intensifs. C’est lui qui m’a demandé d’arrêter les traitements. Il m’a appris l’intensité du lien médecin-patient. » 

Laurence Désy, future pneumologue, a quant à elle souligné le rôle central de la compassion dans sa vocation : « Accompagner une patiente atteinte de SLA lors d’une sédation palliative a solidifié mon désir de pratiquer une médecine humaine, à l’écoute. » 

Un moment de clôture et de retrouvailles 

Pour plusieurs, cette cérémonie marque un point tournant dans leur vie personnelle autant que professionnelle. « Ça arrive en même temps que la fin du parcours, c’est une clôture et c’est la dernière fois qu’on voit tout notre monde du GMF, qu’on voit ceux avec qui on a travaillé. Après ça, on s’éparpille un peu partout au Québec, c’est le fun de revoir tout le monde une dernière fois », confie Michael Bussière, diplômé en médecine familiale qui exercera à Cookshire. 

Originaire de Québec, Michael a complété l’ensemble de sa formation à Sherbrooke : « Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en arrivant ici, mais c’est une super belle université, super beau milieu, il y a de la nature partout, le monde est fin et les professeurs aussi. Beaucoup de nouvelles amitiés et de belles rencontres. » 

Son choix de spécialité s’est imposé avec une motivation claire : « Je suis rentré en médecine de famille parce que je voulais avoir un contact avec les patients. Mon but est de connecter avec mes patients le plus possible. Je vais faire du CHSLD et des soins palliatifs, donc c’est important pour moi de prendre soin des patients dans leur intégralité. » 

Entre passion, humilité et avenir 

Si les quatre futures médecins n’ont pas toutes choisi leur spécialité d’emblée, leur parcours illustre bien la richesse et la complexité du processus. « Il faut essayer de tout, même ce qui nous attire moins au départ », conseille Laurence Boudreau. Pour Cassandra Larivière, explorer différentes régions du Québec fut aussi décisif : « Ce n’est pas parce que tu commences avec une idée que tu dois y rester. » 

Chacune, à sa manière, rappelle l’importance de choisir une voie professionnelle en accord avec ses valeurs et son équilibre de vie. « On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre – et être heureux », conclut Laurence Désy.  


Crédit : Mathieu Lanthier

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