Par Marie-Élaine Lehoux
La compétition se retrouve dans toutes les sphères de la vie. Que ce soit dans le domaine sportif, scolaire, des relations interpersonnelles ou dans le monde du travail. Dès notre plus jeune âge, la performance est au rendez-vous. À la garderie, l’enfant devrait déjà savoir manipuler les ciseaux, les crayons et faire du bricolage tout en ayant un bon comportement avec ses pairs. À la fin du primaire, les notes sont capitales pour accéder au choix de son école secondaire. L’enfant doit exceller pour répondre aux exigences de la compétition. Dès les premières années du secondaire, on doit se démarquer et briller pour être accepté dans le programme collégial désiré. Ce n’est pas terminé! Au cégep, c’est la compétition pour avoir la meilleure cote R pour être accepté dans le baccalauréat de nos rêves. Niveau après niveau, il faut performer, exceller, se démarquer et on nous met en compétition les uns contre les autres. Si nous ne performons pas par rapport aux autres, un autre étudiant prendra notre place.
La satisfaction des notes est bien différente pour chacun d’entre nous. Certains diront que la note leur importe peu, mais que l’important c’est de dépasser ses limites et de s’améliorer. D’autres diront que les notes sont cruciales à l’évolution de leurs études. Cela m’amène à me poser une question. Qu’est-ce qu’un bon résultat scolaire? La réussite est tellement subjective qu’il me parait impossible d’affirmer quelle vision est plus valable que l’autre. Pour savoir si un résultat est acceptable, on doit tenir compte de quelques facteurs comme ses objectifs personnels, son programme universitaire, les exigences de réussite du programme, le futur emploi, etc. Avec cette vision de performance des notes, il est donc vrai de dire que tout résultat peut sembler acceptable. Si pour moi une bonne note est une moins bonne note pour quelqu’un d’autre, alors pourquoi persiste-t-on à se comparer lors de la remise des résultats? Il vaut mieux se comparer soi-même face à ses performances antérieures et à ses objectifs plutôt que de s’acharner à demander si les autres ont bien réussi. Cette manie qu’on a de se comparer nous amène à être en concurrence les uns avec les autres inutilement.
Parlons de l’esprit compétitif dans les classes universitaires. Dans tous les programmes, la performance occupe une grande place. Il faut exceller et sortir du lot pour avoir de « bonnes » notes. La compétition peut en amener plusieurs à se surpasser et à avoir des résultats à leur image. D’un autre côté, certains étudiants expriment que cela les amène à angoisser davantage et ainsi diminuer leur estime d’eux. C’est-à-dire que la compétition en amène certains à dépasser leurs limites, mais pour d’autres, c’est l’effet contraire. La comparaison entre les camarades de classe ne fait qu’alimenter l’esprit compétitif. Selon moi, ce n’est pas nécessaire. Je pense qu’on a suffisamment de stress dans la vie étudiante et que la comparaison l’augmente sans raison valable. La compétition a ses avantages, c’est certain. Mais est-ce que le système scolaire en met trop? La compétition est favorable au développement de chacun dans la mesure où elle nous permet de nous entraider et de nous questionner entre nous. L’entraide nous aiderait à garder tout un chacun notre place dans la course. Sous cet angle, la concurrence nous amènerait à nous surpasser et à dépasser nos limites plutôt qu’à angoisser sur la peur d’échouer, diminuer notre estime de soi et j’en passe.