Par Audrey Soucy-Rouleau
Le mercredi 24 février dernier est apparue une affiche rose intitulée « Fuck Fuck Fuck » dénonçant certains aspects du site www.usherbrooke.ca/respect. Partagée largement sur les réseaux sociaux, cette affiche a suscité de nombreuses réactions et a poussé l’Université à apporter des changements sur son site web dans un délai record. Toutefois, une question demeure : la politique de gestion des cas de harcèlement sexuel ou psychologique de l’Université est-elle bien adaptée à la réalité étudiante? Bien que le site web explique de manière très claire ce qu’est le consentement et dénonce tout type de harcèlement ou d’agression, certaines sections demeurent critiquables. Des éléments dudit site Internet font malheureusement la promotion du Victim Blaming, rendant ainsi le processus de dénonciation extrêmement difficile pour la victime.
À la suite de l’apparition de ladite affiche, la section intitulée Je fais la part des choses, contenant des questions du genre « Quelle est votre part de responsabilité dans cette situation ? » a complètement disparu. C’est une belle bataille gagnée contre le Victim Blaming, mais on ne peut malheureusement pas crier victoire.
Je lève mon chapeau à l’Université pour avoir clairement énoncé que :
Sans consentement, c’est une agression. « Sans oui, c’est non! »
Sans oui, c’est non
Un concept plutôt simple, sauf que plus loin on peut aussi lire, dans la section Je suis victime de harcèlement sexuel : « Dites clairement à la personne que son comportement est importun ». Pourtant, sans oui, c’est non? N’envoie-t-on pas un double message ici? Sans oui, c’est non, sauf que si c’est non, je dois le dire clairement? L’absence de « oui » ne devrait-elle pas être suffisante? Demander à une victime de se tenir debout devant la personne qui la harcèle et de lui dire de cesser ses comportements, c’est tout comme lui dire qu’elle doit confronter la personne qui l’intimide et c’est donc dire, de façon implicite, que si elle ne le fait pas, la victime a une part de responsabilité dans la situation. Voilà exactement à quoi réfère le Victim Blaming : c’est de sous-entendre que la victime aurait pu/dû faire quelque chose pour éviter la situation. Cependant, l’entièreté de la responsabilité, dans les cas de harcèlement, doit être portée par l’agresseur.
Ce n’est pas mon unique malaise avec www.sherbrooke.ca/respect, mais l’exemple ci-dessus illustre parfaitement pourquoi je crois que plusieurs sections du site méritent d’être revues et repensées.