Par Stéphanie Bénard
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Le milieu de l’éducation au Québec est victime de nombreuses coupures depuis les derniers mois. Les manifestations et les grèves en cours nous amènent à nous questionner sur la valeur réelle de l’éducation. Depuis quelque temps, le débat s’est rouvert sur la question du financement des institutions scolaires. Est-ce que l’éducation est un investissement ou une dépense publique ?
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En 2012, lors du printemps érable, tout le monde avait la possibilité de s’exprimer sur le système d’éducation québécois. Plusieurs argumentaires sur la part d’implication du gouvernement vis-à-vis le financement public ont eu lieu. Au début du mois de novembre, les syndicats, les associations étudiantes et la direction de l’Université de Sherbrooke ont uni leur voix pour dénoncer les compressions budgétaires. Dans un communiqué de presse, chacun s’est entendu sur les répercussions désastreuses qu’un tel manque de financement va engendrer. Le message lancé était très clair: «Assez, c’est assez! L’enseignement universitaire n’est pas une dépense, mais un investissement collectif de première importance, qui permet à notre société de se développer.»
Le récent mouvement «Je protège mon école publique» vient aussi dénoncer le manque de financement dans les écoles primaires et secondaires publiques du Québec. Selon les initiateurs du mouvement, l’école bâtit l’avenir de la société québécoise et ne devrait pas être vue comme une dépense à son plus simple terme. L’éducation est un investissement durable sur le long terme pour notre prospérité, que ce soit au niveau économique, sociale et même culturel.
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Ce que les études démontrent
De nombreuses études tendent à démontrer que plus la population d’une société est éduquée, plus elle se portera bien. L’investissement public dans l’éducation permet notamment de réduire les inégalités sociales et les soubresauts financiers. Le savoir et l’innovation amènent différentes sphères de la société à se développer et à se démarquer à l’international. Aussi, une personne possédant un diplôme d’études supérieures comme un baccalauréat ou une maîtrise gagnera normalement un salaire plus élevé que la moyenne de la population et se verra payer plus d’impôts au gouvernement. Ainsi, au final, ses frais de scolarité seront très vite remboursés par sa contribution à la société.
Le gouvernement du Québec ne devrait ainsi pas voir l’éducation comme une dépense dans laquelle il est possible de couper pour aller chercher le plus d’économies possibles, mais plutôt comme un investissement nécessaire et rentable sur le long terme pour une société performante et en santé. Il faut donner les outils et les ressources nécessaires aux institutions scolaires du Québec afin de leur permettre de former la relève adéquatement pour l’avenir de la société, tant au niveau du primaire, du secondaire, du collégial ou de l’universitaire.
© Illustration : Marianne Blouin – Caron
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