Par Stéphanie Bénard
L’endettement étudiant est une réalité beaucoup trop présente au Québec. Bien que ce soit un enjeu préoccupant lors du passage à l’université, c’est aussi une situation qui se poursuit bien au-delà des études post-secondaires.
De nos jours, il est facile d’obtenir des prêts pour payer ses études, que ce soit avec le gouvernement ou avec une institution financière. Sur papier, tout peut sembler beau, puisqu’il nous est possible de recevoir de l’argent rapidement pour subvenir à nos besoins. Malheureusement, trop d’étudiants prennent cet argent pour acquis, alors qu’elle ne leur appartient pas au final.
Au Québec, la dette étudiante vient rejoindre une très grande partie de la population étudiante, principalement ceux qui ont des situations financières précaires. Une étude réalisée par la FEUQ dresse un portrait plutôt alarmant de la situation étudiante vis-à-vis de l’endettement. Il y a quand même près de 65 % des étudiants à temps plein au premier cycle qui termineront avec une dette moyenne d’environ 14 000 $, tandis qu’un quart des étudiants accumulera plus de 20 000 $ de dettes. Aussi, les étudiants qui ont dû quitter leur région d’origine pour les études augmentent le risque d’endettement, comme c’est le cas notamment d’une bonne majorité de la communauté étudiante de Sherbrooke.
C’est tellement facile de dépenser quand le compte en banque affiche des montants intéressants, mais il ne faut pas oublier qu’un prêt est une dette, et que les intérêts peuvent revenir très coûteux. L’Aide financière aux études du gouvernement n’est pas suffisante pour bien répondre aux besoins des étudiants, ce qui les pousse à se tourner vers le financement privé, avec ses intérêts beaucoup plus élevés et un risque d’endettement accru. Notons que plus de la moitié des étudiants qui ont un prêt de l’AFE ont également recours à des dettes privées, que ce soit un emprunt à de la famille ou à une institution financière.
L’accessibilité à l’éducation
Selon moi, l’endettement étudiant réduit l’accessibilité à l’éducation, car c’est un frein à l’entrée pour plusieurs personnes. Nous ne devrions pas nous limiter à l’argent lorsque vient le moment de choisir une carrière. Certaines personnes préfèrent ne pas étirer leurs études, par exemple aux cycles supérieurs, dans le seul but d’éviter un endettement supérieur.
Malgré tout, travailler pendant les études peut s’avérer néfaste sur les résultats scolaires, compte tenu de la charge de travail assez importante qu’un étudiant de l’université doit gérer. La survie financière ne devrait pas passer par les dettes, et encore moins par des dettes étudiantes qui s’étireront bien après la fin des études.