Par Stéphanie Bénard et Rodrigue Turgeon
Dans un communiqué envoyé jeudi soir, la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) dénonce vivement les nouvelles mesures entreprises par la Société de transport de Sherbrooke (STS) en réponse aux incidents des dernières semaines.
Réunion d’urgence; le REMDUS exclu
La STS a décidé de ne plus desservir le Campus principal de l’Université de Sherbrooke les jeudis soirs dès 18 h 30, et ce, à partir de la semaine prochaine pour la durée d’un mois. Cette décision a été prise au cours d’une réunion qui s’est tenue ce mercredi (14 octobre), en plein pendant la semaine de lecture à l’université. Selon les dires du représentant à l’exécutif de la FEUS, Nicolas Delisle-Godin, la Fédération n’aurait reçu l’invitation à la rencontre que dix-huit heures en avance et le REMDUS n’aurait pas reçu d’invitation du tout, ce que confirme Anne Duplantier, leur vice-présidente à l’information.
La FEUS estime que cette mesure est dangereuse pour la sécurité publique puisqu’elle peut inciter les étudiants à prendre leur voiture en état d’ébriété, en plus de créer possiblement un attroupement sur la rue Galt Ouest près du Boulevard de l’Université, une intersection très passante. En déplaçant le problème en dehors des limites de l’université, cette mesure vient réduire la possibilité de contrôler les débordements dus aux activités étudiantes.
À cette table, l’Université de Sherbrooke était représenté par la vice-rectrice à la vie étudiante, Mme Faucher. Grande défenderesse des étudiants, elle a toujours accepté de travailler en étroite collaboration avec les grandes instances étudiantes et ce, dans plusieurs dossiers.
La FEUS aboie ;
La FEUS estime que cette mesure est dangereuse pour la sécurité publique, puisqu’elle est susceptible d’inciter les étudiants à prendre leur voiture en état d’ébriété, en plus de créer possiblement un attroupement sur la rue Galt Ouest près du Boulevard de l’Université, une intersection très passante. En déplaçant le problème en dehors des limites de l’université, cette mesure vient réduire la possibilité de contrôler les débordements dus aux activités étudiantes.
D’autre part, la FEUS déplore que la décision de la STS, cavalier seul dans cette affaire, soit impatiente au point de ne pas laisser le temps aux organisateurs d’évaluer et d’ajuster les mesures de redressement qui viennent d’être soumises à la direction de l’université au lendemain du dernier Conseil des Membres. Parmi ces avenues, rappelons notamment le fait d’inciter les étudiants à réduire leur consommation d’alcool et d’augmenter les points d’eau lors des partys prolongés et également de renforcer la sécurité et la prévention aux abords des quais d’embarquement pour les navettes et autobus à service régulier.
Mais la caravane ne passe pas…
Nul besoin de rappeler qu’il y a eu plusieurs débordements depuis le début de l’actuelle session. Il y a quelques semaines, un étudiant s’est fait écraser un pied par un autobus au terminus de l’UdeS.
Mais le principal incident déclencheur est survenu jeudi dernier, au moment même où le service de navette avait été interrompu pour la soirée. Interrogée à ce sujet, la vice-rectrice de l’université, Jocelyne Faucher, a confirmé que le service avait bel et bien été interrompu cette soirée-là parce qu’il n’y avait qu’un seul événement de prévu à l’horaire, mais qu’une activité non-planifiée avait entraîné les débordements que l’on connaît.
Une chose est sûre, la STS n’entend pas rire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les hauts responsables de la société présents à la réunion de mercredi ont pris de court non seulement la direction de l’Université, la FEUS et le REMDUS, mais également quelque 40 000 étudiants qui se voient retirer un service qu’ils croyaient acquis et qu’ils ont déjà payé dans leur facture étudiante.
Ce à quoi on entend la STS rétorquer qu’elle demeure souveraine du tracé de son itinéraire. Les étudiants conservent le droit d’accéder gratuitement au service d’autobus… là où l’autobus passera !
Les étudiants de 2e et 3e cycles se soulèvent
De son côté, le Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) condamne fermement la décision unilatérale de la STS. Leur voix s’ajoute ainsi à celle de Mme Faucher qui qualifie d’ « imposée » la mesure de la STS. Selon le REMDUS, « cette mesure est injustifiable et discriminatoire puisqu’elle pénalise la majorité pour une minorité non représentative ». De nombreux étudiantes et étudiants qui ont cours les jeudis soirs ou qui travaillent sur leur projet de recherche dans les laboratoires et les bibliothèques de l’UdeS se verront restreindre leur accès au service d’autobus auquel ils cotisent.
En mode solution
Pour palier l’interruption de service, deux nouvelles navettes seront mises à disposition des étudiants, et ce, peu importe le nombre d’événements à l’horaire. Les coûts seront d’ailleurs entièrement défrayés par l’Université de Sherbrooke. Pour le service régulier du jeudi soir, les usagers devront se rendre sur la rue Galt Ouest pour accéder aux autobus. Ainsi, seules les navettes pour les étudiants qui participent aux activités sur le campus continueront de partir du terminus de l’UdeS en direction du centre-ville de Sherbrooke.
La population étudiante constitue tout de même 70 % des usagers de la STS. Le REMDUS et la FEUS, de concert avec la direction de l’université s’engagent à mettre en place les moyens nécessaires pour trouver une solution dès que possible.