Des affiches qui clashent à la FLSH

Par Jonathan Asselin

Les personnes qui sont passées par le sous-sol de la FLSH depuis décembre dernier auront sans doute remarqué l’apparition d’affiches mettant en scène différents enjeux de la réalité trans.

On peut lire sur celles-ci, entre autres : « Je ne suis pas une «fille dans un corps de garçon». Je suis une fille. C’est mon corps. Les filles ont toutes sortes de corps. » Derrière ces messages se trouve une association sherbrookoise qui se reconnait sous le nom de Pink Bloc. Un de leurs principaux objectifs est de « désinvisibiliser les réalités invisibilisées », explique Alexandre Rainville, un des porte-paroles du groupe. On parle ici d’informer et de conscientiser les gens au sujet des enjeux que vivent plusieurs personnes trans.

Enjeux trans

Outre de grands questionnements intimes, ces personnes sont non seulement parfois victimes d’intimidation ou de rejet, mais sont plus grandement affligées d’une incompréhension de la part des gens qui ne se sentent pas concernés par les enjeux qui les touchent, elles, personnellement. La mise en place des affiches au sous-sol de la FLSH constitue donc un pas vers la reconnaissance qui, espère-t-on, permettra aux personnes qui ne sont pas hétéronormatives de ne plus avoir à se cacher. Formée depuis peu, l’association le Pink Bloc prévoit militer pour différentes raisons. Ses membres veulent promouvoir la diversité sexuelle, identitaire et amoureuse, et luttent contre la marchandisation des corps et la commercialisation de la sexualité.

Comprendre quoi?

La plupart d’entre nous naissent et passent leur vie en accord avec le genre que l’on s’est « fait imposer » depuis la naissance. D’un autre côté, ce n’est pas aussi clair pour les personnes dont l’identité sexuelle est hors-norme. Si j’ai bien compris, un des messages que le Pink Bloc tente de faire passer, c’est qu’il suffit d’être conscient que, bien que la personne qui se trouve devant nous ait l’air (selon les normes sociales) de X ou d’Y, elle n’est peut-être pas X, peut-être pas Y. Peut-être est-elle même encore incertaine de ce qu’elle est vraiment. En bref, si la grande majorité tient pour acquise son identité, elle ne saute pas aux yeux pour d’autres. C’est sans doute une des raisons qui fait que des groupes tels que le Pink Bloc se positionnent contre le patriarcat et l’imposition des normes.

Qu’en pense-t-on?

On n’a jamais vraiment su capter l’évolution des manières de pensée. La peine de mort est abolie au Canada, mais combien de fois ai-je entendu de gens souhaiter la voir réapparaître, l’instant d’une seule exécution. Même chose pour le racisme, l’homophobie ou l’islamophobie. Tout le monde souhaite le bien de tout le monde, mais il se passe des messages discrets sous les manteaux. Comment évolue la perception que l’on a des personnes trans? Personne ne peut le dire sauf vous.

Glossaire éclair

Transgenre : Une personne transgenre est une personne qui rejette, en totalité ou en partie, le genre qu’on lui a attribué à la naissance.

Cisgenre : Personne dont le sexe à la naissance correspond à son genre.

Intersexué : Qui a les caractéristiques physiques des deux sexes. Beaucoup d’enfants naissent intersexués et leur sexe de naissance est défini par une opération. Cela entraîne souvent une dysphorie de genre.

Dysphorie de genre : Le sentiment que son genre est différent de son sexe à la naissance.


 Crédit photo © Sophie Labelle

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