Par Samuel Bédard
Une chaire de recherche dédiée à la maladie de Lyme et à d’autres infections émergentes au Québec vient d’être lancée à l’Université de Sherbrooke (UdeS). L’initiative a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les infections transmises par les tiques afin de les diagnostiquer plus rapidement.
Sous la direction du professeur Alex Carignan, microbiologiste-infectiologue au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, la chaire de recherche gravitera autour de deux axes principaux durant ses cinq années de mandat.
Il sera d’abord question de créer une biobanque grâce à une cohorte prospective de patients ayant été piqués par des tiques. Cela permettra de suivre l’évolution de leur état de santé en temps réel en plus de faciliter l’identification de nouveaux pathogènes. La recherche inclura l’évaluation de l’efficacité des méthodes de prévention actuelles et l’amélioration des tests diagnostiques pour une reconnaissance et un traitement plus rapide des maladies transmises par ces insectes.
Le deuxième axe du projet vise à mesurer les connaissances et les besoins de formation des professionnels de la santé au Québec. Cette étude, centrée sur le diagnostic et la prise en charge de la maladie, s’adressera aux médecins, aux pharmaciens et pharmaciennes ainsi qu’aux infirmières et infirmiers praticiens spécialisés et impliqués dans la gestion de cette infection.
Des avantages pour la communauté
Comme l’a laissé savoir le Dr Carignan, la portée de la Chaire va bien au-delà du simple projet de recherche. Des activités de vulgarisation seront offertes à la communauté afin de développer les connaissances du public sur les infections transmises par les tiques. Pour Martin Clermont, directeur général de la Fondation du CHUS, il était primordial que l’idée puisse sensibiliser directement la population de l’Estrie. La région est l’épicentre de ce type d’infection au Québec, elle qui abrite 60 % des cas de maladie de Lyme répertoriés dans la province.
Pour atteindre leurs objectifs, les membres de la Chaire de recherche pourront compter sur le soutien financier de la Fondation du Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke (CHUS) et de La Fondation de l’Université de Sherbrooke. Des donateurs locaux ont également décidé d’appuyer le projet. Cette mobilisation financière contribuera notamment à assurer la formation d’une relève scientifique spécialisée.
Quand tique rime avec réchauffement climatique
À cause du réchauffement climatique, les tiques, porteuses de pathogènes, parviennent désormais à survivre dans des régions qui étaient autrefois défavorables à leur prolifération. L’allongement de la période estivale contribue également à cette situation. En effet, la maladie de Lyme est principalement signalée entre les mois de mai et de septembre, période durant laquelle les tiques sont les plus actives. La hausse globale des températures pèse ainsi dans la balance quant à l’augmentation constante du nombre de maladies infectieuses déclarées au Canada depuis 10 ans. Si elle n’est pas traitée, la maladie de Lyme peut provoquer des complications graves (méningite, atteintes cardiaques, arthrite, etc.).
Les premiers signes et symptômes de cette maladie sont des rougeurs de la peau, de la fièvre, des raideurs au niveau du cou ou encore des douleurs articulaires. Si vous avez été piqué par une tique, communiquez avec Info-Santé (811) dans les plus brefs délais afin d’être pris en charge par un professionnel.
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